mardi 23 novembre 2010

ROCK WERCHTER à... Werchter, dimanche 4 juillet

What the fuck is goin’ on chez les flamands, une chronique de cuistre, by Jim Micheal Phelps ;


Nul besoin d’introduction pompeuse sur le pourquoi allez chez les gueux, pourquoi en voiture à roulette, qui quoi quand ou ; levé 7h30 après 4 riches heures de sommeil, 2h30 de bourlingue en solo avant de retrouver les gaziers pour en remettre 3 et demi dans les pâtes avant d’avoir le nez creux et trouver une rutilante place de parking… à environ 5km du site. Ah si, peut être; c'est de Rock Wercher qu'il s'agit
On a marché une heure, mais on n’a pas lâché 15€ !! haha, on nous la fait pas à l’envers à nous, messieurs les censeurs !
Grut Frupt kronfelkrat !  Arrivée sur le site at last après Jupilers on the way ; bordel de merde, this is enormous ! On imaginait un truc costaud du genre Rock en seine ou Eurocks mais là on a un site géant mettant minable the Famous Maouss Keramphuil sa race.


Le temps d’un coup d’œil de reconnaissance et de designer le bar 2 (comprendre = point-de-chute-stratégique-a-équidistance-des-deux-scènes-d’un-bar-des-chiottes-et-de-la-croix-rouge) et c’est Alice In Chains qui débute. Clairement, je suis pas venu les voir ; j’ai découvert sur le tare et me suis rappelé pourquoi je n’avais pas accroché à l’époque ou c’était pas encore has-been : chant  pseudo polyphonie corse digne d’un I Muvrini sous champi du maquis, rythmiques lourdoss à faire passer Black sabbath pour de l’Euro-dance et chansons lentes qui incite l’auditeur aux bâillements intempestifs. On retrouve tout ça, plus un tisheurt Van Halen du meilleur goût sur la grande scène de rock Werchter en plein milieu de l’après midi et sous le cagnard histoire d’être raccord.
C’est pas non plus insupportable mais bon, groumpf. J’ai donc l’occasion de détailler la population environnante ; le flamand DOIT être torse nu. Tous. Et rougeaud, bien sûr, puisque ça tape sévère sur la caboche. Les flamandes se divisent quant à elle en deux catégorie ; les mignonnes et les grosses, les deux catégorie étant séparées par l’âge manifestement. Comme dirait le gars Wolfy : « Tous se paye. Surtout trente ans de frites-mayo ». Amen.


Toujours est il que ca fait depuis les Eurockéennes 2002 que j’attend impatiemment de revoir Gomez sur scène, alors c’est pas parce qu’on est devant une légende de Seattle que je vais rater ça, tchao les gadjos.
Belle tente que voila [insérez ici une vanne lourdingue], similaire à celle de Malsaucy, avec un public très éparse, qui nous permet de nous rendre à trois mètres de la scène sans aucuns encombres. Que c’est bon de revoir les petits anglais, ils n’ont que perdus quelques cheveux mais assurément pas leur talent de multi instrumentistes; ça entame quand même sur 4 titres bien mous du genoux, issus des deux récents et pauvrets albums. J’ésperais une set list best-of, ils ne sont manifestement pas encore has-been et propose au contraire une vue d’ensemble du Gomez 2008-2010 pour assurer leur promo. C’est de bonne guerre mais c’est assurément pas là qu’il faut aller chercher les breaks jazzy qui scotchent, les embardés électro qui dépotent, les impros psychés qui entament ou les riffs bluesy qui tachent… Ça reste fort plaisant, mais Gomez semble être tombés dans ce qu’on attendait trop d’eux, soit le formatage pop-anglish…
Ce n’est que sur les deux derniers titres qu’ils se sortent les auriculaires (et les annulaires) du fondement en nous envoyant valdinguer dans la stratosphère blues rock avec entre autre un Fill My Cup pas piqué des hannetons… Dans le même rayon, ils auraient pu nous assener un Devil Will Ride, un Don’t Know where we’re goin ou je ne sais quel Rie’s Wagon, mais non rien de tout ça. J’avais surement mis trop d’attente dans ce concert…

Bon break à suivre puisque les vilains Vampire Week End s’epoumonent en face. Jupiler, vannes grassouillettes, Jupiler, plan d’attaque, Jupiler, bref you know the score, baby.
Après donc la mise en bouche et l’entrée, on passe au plat de résistance: pas le saumon papillote avec son brocolis vapeur et son verre de Vernieres (le plaisir est dans ses bulles !), non: là c’est la saucisse de Morteau avec son aligot et son gros Cahors charpenté : Them (fouckin) Crooked Vulture !
On avance plein axe pour tomber sur une immense barrière qui coupe la fosse en deux dans le sens de la largeur et nous remise à une bonne trentaine de mètres de la scène… une fois qu’on est là, flegme de tenter de contourner, sans pour autant être sur de réussir à feinter. Ça fera l’affaire… Ca envoi direc’ dans les gencives hyper percutant ; le groupe est bien sûr carré comme un coin de table en céramique et nous, chancelant comme des enfants qui apprendraient à marcher, on se les prend en plein dans la poire… (faites comme si cet dernier naufrage syntaxique n’existait pas).
Je suis crucifié dès le deuxième morceau, magnifique Scumbag blues qui renvoi irrésistiblement au Clapton de Cream. FANTASTIQUE.
Sortant du zénith il y a à peine un mois, je craignais que la prestation en plein air paraisse fade à coté des (presque) deux heures de déluge sonore parisien, mais no problème amigo, c’est du tout bon. En fait le groupe est au poil dans les riffs et les refrains, comme à Paris et se laisse les mêmes plages d’impros psychédéliques, mais en partant dans d’autre directions, sur d’autre territoires. Chacun à son quart d’heure de gloire, son petit ou gros solo mais le groupe joue en groupe (ça tombe bien), que des egos surdimensionné mais ils vont tous au charbon pour l’équipe. J’en pleurerais tellement c’est beau (on dirait du Zola).
On a à chaque fois l’impression que le titre suivant ne pourra pas relever la barre, qu’ils vont lever le pied, que Grohl va expirer l’oxygène amassé dans ses poumons, que ses petits doigts graciles vont finir par se briser comme du verre, mais non, il lâche rien.
Presque tout les titres défilent et on en viendrait presque à chercher la petite bête pour ne pas trouver ce concert parfait : Caligulove, que je trouve un poil chiant… le reste est énorme, tout le monde a la banane, mêmes les locaux…
L’avant dernier titres justifiera à lui seul les 10 heures de bagnoles avalés dans la journée et les exorbitants 80€ crachés au bassinet : Spinning in Dafodils; riff lancinant, transe hypnotisant qui se mue en orgie de décibels phénoménale (je répète : Dave Grohl; enculé !) pour se stopper net et déboucher sur un incroyable solo de piano de JPJ himself, tout en douceur et gracilité. MAGNIFIQUE. Tout le monde reste bouche bé, on se regarde avec un grand sourire, mais sans mots. Ils nous achèvent sur New Fang mais le KO debout est déjà entériné… La Classe du Patron.
Setlist:
No One Loves Me & Neither Do I
Dead End Friends
Scumbag Blues
Elephants
Gunman
Bandoliers
Caligulove
Mind Eraser, No Chaser
Spinning In Daffodils
New Fang

On reprend nos esprit, plutôt vite fait bien fait puisqu’il s’agit ni plus ni moins de Arcade Fire on stayge… On se perd en chemin et je me retrouve avec le Kevino, fan de la première heure des canadiens mélancoliques, pas trop mal placés.
Ils sont venus ils sont tous là et entame avec Keep The Car Running ; toujours la même pèche, ma même voix, avec en sus [insérez ici une vanne lourdingue], le couché de soleil derrière la scène.
On aura un beau mélange des deux albums, plus quelques titres du nouveau, dont un bien rock n roll (mais oui), qui déboite correctos. Cinquième fois que je vois ce groupe sur scène, c’est magnifique à chaque fois, et après l’énergie de Them Crooked Vulture, c’est ici autant d’émotions, faute de réel surprise. Les titres qui fonctionnent le mieux sont (et seront probablement toujours) ceux du premier album ; neighborhood, Rebellion et surtout SURTOUT Wake Up, à en crever. Seul bémol ; on est pas aux charrues ici, les 55000 personnes ne chanteront pas l’hymne après la fin du titre. On va pas non plus faire les fines bouche, c’était du grand art qui rempli le cœur d’émotion et embu les yeux. J’aime.
Setlist :
 Jeep the car running
Ready to start
Haiti
No cars Go
Rococo 
We used to wait
Neighborhood 3
Rebelion
Month of May
Neighborhood 1 Intervention
Modern Man
Wake Up

Le public belche, parlons en ; calme, pas turbulent mais polie ; on tape fort dans les mains dès que l’occasion le présente et on applaudie sagement entre les titres… pas un drapeau à l’horizon (outre un gwan a dhu appérçu sur l’écran, quand même il faut ce qu’il faut). Pas d’arsouilles avoinés dans son urine non plus, malgré les 4 jours de concerts, de bières et de soleil dans les pates, c’est très étonnant. C’est propre, polie ou presque mais chacun sa gueule ; on se fait pas de pote au bar, on se laisse pas aimablement passer dans les través, on ne rigole pas avec ses collègue de pipi (très important, les collègues de pipi).
Ca plus l’omni présence de la publicité (sur toute les devantures, sur le billet, sur le bracelet, dans le cul du lecteur de cette chronique…) et ça peut rebuter, mais quand on voit la prog, on se dit ; tout çà pour ça ? OK ! La musique à Rock en seine et Werchter, la rigolade aux Vieilles Charrues ou à Couleur Café. Dommage de na pas pouvoir concilier les deux, mais ca fait voir du pays. Et remballez votre Hellfest les bat-caves, j’ai raccroché Iron Maiden et Meatloaf depuis l’apparition de mes premiers points noirs.

BREF.

Après ce trop plein d’émotion, un plan de pates « vietnamien » à 10€ (hahahah… hein ?) et quelques Jupiler poil au hamster, on remet le couvert pour le dernier raout et concert le plus attendu de la journée par mezigues et mes 70000 nouveaux meilleurs potes : Pearl Jam.
Je ne suis pas un aficionado forcené des éternelles ados grunge, mais ils ont malgré tout bercé l’époque de mes premières galoches, râteaux, bedos, bourachos etc…, donc ca compte plus que tout et ca fait deux mois que je m’envoi le tryptique Ten  / Vs / Vitalogy dans les portugaises au petit dej…
Ca rentre dans le lard direct’, surtout pour enchainer sur un de mes favoris do the evoltuion. ; Putain ca dépote plus que ce qu’on pensait, ils ont une sacré gouache (ok, ce terme n’est plus employé depuis 1995, so what ? on vient de voir trois ou quatre concerts de quadra donc fuck it). Le batteur et Ament sont au cordeau, Mc cready ont en reparlera de cet enculé et Vedder est… bourré ? Il s’envoi des rasades non feintes de pif entre chaque morceaux, marmonne, titube mais putain tiens la rampe ; une rage, un grain, une voix, authentique, pour de vrai. Ce mec ne triche pas, même si « il fait le job », comme il dit.
J’attends surtout les classiques ; Even Flow et la foule qui chante enfin, plus tard rearview mirror, Why Go puis grosse madeleine de Proust sur Alive, renvoi de millions de souvenirs ensevelis dans les tréfonds du lobe droit, joie tristesse puis solo de les paul dans les gencives putain ce mec est grandiose ; Mike McCready, enculé, donc.
On osait l’espérer le old timer meeting, mais si ils le font ; Alain Johannes et dave Grohl déboule sur scène, hilares (enfin… surtout Grohl, l’autre croque mort se départi pas de son costard noir sous 40° et de la tronche qui va avec…) et ils entament un kick Out the Jams comme si leur vie en dépendait. Le hurleur de Foo fighters ne fait « que » violenter un petit tambourin, mais on a bien conscience d’assister à du culte de chez culte. Là ou ca pète et ou on sent qu’il y a de l’orga derrière, c’est quand le feu d’artifice explose après le décompte de Vedder : on est comme des gosses, ahuris et heureux.
Set list: Public Image
Do The Evolution
Corduroy
The Fixer
Elderly Woman Behind The Counter In A Small Town 
Severed Hand
Amongst The Waves 
Even Flow
Arms Aloft
Unthought Known
Porch 
Rappel: Of The Earth 
Got Some
Given To Fly
Just Breathe
Rearviewmirror
Comatose 
Why Go
Alive
Kick Out The Jams


Et ce n’est pas la bêtises de locaux (ils crament tout en fin de festo : ça pu et c’est dangereux), la looooooongue marche et l’interminable route (enfin, surtout pour le valeureux conducteur venu sans son indevissable bob) qui nous calmera dans notre enthousiasme : cette journée était mémorable.

2 commentaires:

sophie jarrosson a dit…

haaaaaaaaa werchter!!!!!!!!!!
que de souvenirs!
rodiohead, bjork, red hot, sepultura......
merci à toi jim, ça fait aussi remonter des trucs, et pearl jam... ba j'aurais bien aimé en être....

Jim phelps a dit…

Arcade Fire, The Strokes et Arctic Monkey à Benicassim l'année prochaine... il y a moyen de moyenner!