mardi 23 novembre 2010

AIR à la Cité de la Musique, mardi 1er et vendredi 4 juin 2010


Une chronique pour deux concerts ; le « Domaine Privé » de Air à la Cité de la Musique.
Bien emballé par le dernier album, on avait assisté réjoui à la prestation au Casino de Paris au début d’année ; des titres bien plus psychédéliques, un groupe resserré en trio, moins de titres électro-neuneus, bref on retrouvait Air tel qu’on les avait quittés après la tournée Talkie Walky, celle de Pocket Symphonie étant passablement chiante…
Amadoué par cette magnifique salle de la Cité de la Musique, on cédait à l’appel du pied de plusieurs prestations en collaboration avec des artistes à chaque fois différents.

Premier concert le mardi en duo avec Au Revoir Simone, groupe mis en avant par les versaillais au cours des dernières tournées ; trois mi(di)nettes qui poussent la chansonnette cotonneuse autour de trois synthés confortables. Bref le duo et le trio arrivent ensemble sur scène, soutenus par le batteur de Air… pile poil à l’heure, votre serviteur (enfin son épouse, pour être précis) ayant vingt minutes de retard…  ils sont pas au courant qu’arriver à l’heure à Paris, ça se fait pas ?
Toujours est il que les deux groupes égrènent ensemble les titres les plus planants du répertoire de Air et du répertoire de Au revoir Simone… Moment de grâce lorsqu’une des trois jeunes femmes chantent sur You make it Easy, rarement joué sur scène. Quelques de titre de Talkie Walky également, Cherry Blossom Girl et alpha Beta gaga… Les titres de Simone joués sont moins originaux, plus plan-plans mais ne froissent pas l’oreille non plus. Tout s’arrête au bout d’une heure vingt, soit une heure pour nous (le lecteur attentif et doué en maths aura fait le calcul), on reste clairement sur notre faim, frustré par ce bon concert trop court, mais un peu rassurés de revenir trois jours plus tard.

Le vendredi suivant, Air commence effectivement à l’heure son concert en duo avec Jarvis Cocker, mais nous sommes cette fois dans la salle.
L’ex chanteur de Pulp est hirsute, cheveux longs, barbe, costard approximatif, probablement bourré… mais possède néanmoins une classe folle, celle du dandy anglais qui ne se force pas pour avoir un charme terrible… il y a du Bowie dans cet homme là, et ce ne sont ni sa voix ni sa discographie qui prouveront le contraire… Jarvis passe beaucoup de temps à essayer d’expliquer les titres à chaque fois dans un français approximatif mais volontaire, ce qui amuse beaucoup la salle. Très concentrés, les deux français ne s’en émeuvent pas ; ils font plutôt office de backing band pour le chanteur briton ce soir.
Le répertoire est évidement large pour ce mélange des genres ; Pulp, Cocker solo, Air et Charlotte Gainsbourg écrits ensemble… bref deux trois titres de chaque, joués ensemble… Tout ne fonctionne pas (les titres composés pas Cocker sont assez chiants), mais à d’autre moments la mayonnaise prend sérieusement, comme sur ceux de Pulp, accueilli avec hystérie par la foule… Ceux de Air seront magnifiques, et font vraiment du bien à entendre. Jarvis Cocker remplace la voix de Beck sur The Vagabond (complètement tripant et jamais entendu sur scène par moi), sert à rien sur Don’t be Light (leur meilleur putain de titre, je suis hystérique) et fou la zone sur Playground Love et l’inévitable Sexy Boy, qui conclut ce beau concert.

Vu le contexte de quatre concerts avec des setlist différentes à chaque fois, on aura du mal à reprocher aux versaillais de faire des concerts d’une heure trente, mais il faut admettre qu’ils ont la fâcheuse tendance à assurer le minimum syndicale… surtout que c’est pas le genre à slammer à poil ou à se lacérer le bide avec des tessons de Kanterbraü…
On regrettera aussi un poil de pas avoir assisté à la reprise de Virgin Suicides avec les Hotrats (le chanteur et le batteur de Supergrass, pour les deux du fond qui suivent pas) mais bon, on peut pas tout faire.
Hâte de remettre ça encore et toujours.

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