mardi 23 novembre 2010

LES VIEILLES CHARRUES à Carhaix, vendredi 16 et samedi 17 juillet 2010

Poher Power ! Les Vieilles Charrues 2010 By me, myself & Phelps


Les Charrues! Un programme bien établi, une coutume irascible, que dis-je ? Des us ancestrales ; depuis la nuit des temps le même procédé :
Fin Juillet : premier émois avec les déclarations d’intention des programmateurs pour l’année suivante ; Radiohead, Neil Young, ACDC « on était à deux doigts des les avoir cette année, l’année prochaine c’est la bonne ». EUPHORIE
Mi Février : Réveil des rumeurs sur Queens Of The Stone Age et Arcade Fire sur Keramphuil. « Putain enfin du bon son aux charrues, c’est quand déjà la vente des forfait ? ». EXCITATION
Mi Mars  : Josh Homme est engagé avec Live Nation et Win Butler est allergique au froment, mais par contre Ben Harper est pas venu depuis au moins trois ans et Ghinzu passe à Brest l’avant-veille et à Rennes le surlendemain : nickel. « Bon ca fera quand même 4 ou 5 bons concerts par jour, c’est pas mal ! » ENTHOUSIASME
Fin avril : Confirmation des dernières rumeurs, avec Bon Jovi et David Hallyday. « Regarde, les Beastie Boys ont un créneau entre une date à Tokyo et une date à Sydney ; cette fois c’est la bonne ! » OPTIMISME
Début Mai: Annonce de la prog définitive, il manquait juste Babylon Circus et Orelsan. « Putain c’est scandaleux, marre d’être un gogo… c’ette année c’est sans moi, tchao les nazes, kenavo les bouzeux ! » RESIGNATION
Mi juin: « Allo ? ah ouais, t’as des pass gratos pour les charrues ? hein, il y a Octave, Lester et Jean Eudes qui viennent aussi avec leur pote fou furieux de Lorient ? Et ta cousine sera là… Bon je vais voir ce que je vais faire. Ok, j’emmène Bastien, Charles Antoni et Crazy Bill ». EVEIL
Mi Juillet: « Bon ok Diam’s c’était tout pourri mais putain on s’est bien poilé quand même ». JOIE

Bref on connaît la musique, si on veut écouter de la musique il suffit de prendre le bus 62 pour Porte de Saint Cloud ou monter dans la Wolfmobile pour aller en Flandres. Si on veut échauffer les zygomatiques, mettre l’estomac à rude épreuve et lâcher les chevaux, c’est à la croisé du 56, du 22 et du 29 que ca se passe.


VENDREDI: Do you want to hear a song… about pussy ?
Train enfilé, tante montée (hein ? ah ; tente montée, aussi), apéro sifflé, on gambade vers l’entrée du site : Graal annuel récompensant une dur année de labeur à trimer dans la morne grisitudes de nos existence pour enfin se débarrasser de nos oripeaux de vendeurs de photocopieuse et de Broker du middle office… Les Vieilles Charrues !

A la bourre pour Suprême Nique Ta Mère Département de la Seine Saint Denis, qui ont déjà entamés les hostilités.
Ca débite des conneries, ca envoi du flow, ca remix comme dise les djeunss du 9/2, ca chambre etc mais on a définitivement du mal à se raccrocher au titres connus. On cherche dans ce bordel la bande son de notre jeunesse mais on peine à la dégoter.
OUI, Didier et Bruno sont des bêtes de scène, OUI ils chauffent à blanc le public mais ça manque de flamme, d’enthousiasme, clairement ils font le taf. Bonne rigolade quant même lorsque Joey Starr s’adonne à sa blague préféré ; « punir » le manque d’enthousiasme du public en lui assenant une hérésie musicale (type Chapi Chapo), habituellement hué par le public, mi hilare mi vexé. Sauf que là on est aux Charrues, donc tout le monde reprend en cœur « Tata Yoyo », en espérant limite le featuring de Annie sur Ma Benz.
Bref après le Seine Saint Denis Style et le Passe le Oinj de Rigueur, le Back dans les baques manque clairement de la patate (mais je me suis beaucoup trop passé la version Bootleg avec Trust) et ensuite ça part sur des morceaux solos RnB chiant de Kool Shen et Caraïbéens relous de Joey Starr. On fini par jeter l’éponge. Clairement des bêtes de scène mais ca tourne trop fête à neuneu


Ø        Bar 2 pour des retrouvailles en bon et due formes, prolongées et festives puis on profite de certains avantages données… et on commence à tanguer

On est fin chaud pour du rock et puis du roll, si tenté est qu’on soit prêt à pas le prendre trop au sérieux. Berf là c’est Grall et c’est Airborne. Quel est le programme ? Poils, sueur, binouse et éructation. « On s’en tape » qu’ils ont l’air de nous dire ? Okay, on s’en tape, on ne fait pas les fines bouches, on s’en branle que c’est gars reprennent les albums de ACDC juste en changeant l’ordre et les titres des chansons, à la mimique prêt (le bassiste bouge en coups du lapin répétés exactement comme le frangin Young) ; le rock poilu sur Keramphuil est suffisamment rare pour bouder notre plaisir, donc on fonce dans le tas. Sur scène ca se pose pas trop de questions ; ca envoi les copeaux « Do you want to hear a song… about pussy ? » sans dec ? M’a l’air chaud bouillant ce chanteur, à monter tout en haut de la structure, tel un Elvis pendant un concert de DJ Shadow dans le parc de Saint Cloud, pour aller taper son solo à 10 mètres de haut. On se prend pas trop le glaire sur la qualité des compos ou la finesse des accords ; on se défoule, et putain que c’est bon.
On ressort de là pas forcement grandi mais un peu lessivé, pendant le set de Mika sur Glenmore. Soit le meilleur moment pour aller chiquer et s’envoyer une belle plâtrée de Tartiflette. Cool.

Ø        Bar 2 parce que faut le digérer cette fucking tartiflette avant d’aller slammer sinon accident drame croix rouge pas beau vilain

Le temps de récupérer quelques ouailles à droite à gauche et on fonce sur Black Box Revelation. J’avais bien envie de les voir ces petits gars là, un bon parie pour les Charrues, juste deux gars à peine connus sur Kerouac.
Le batteur est clairement enthousiaste, habille bien la guitare de son collègue. Lui, envoie des scies bluesy et chante bien. Mais ca ne prend pas vraiment. Les riffs sont éculés (Sarko, éculé !!) et la voix pas vraiment enthousiasmante. Clairement le duo guitare batterie est un exercice scénique ultra difficile, surtout sur une grande scène et n’est pas Jack White (ni Remi bricka) qui veux.
On tient là plus les Black keys du pauvre que les nouveau White Stripes, malgré une évidente bonne volonté. Next.



Ø        Bar 2 histoire de se demander si on s’est pas fait arnaqué au stand de bière bretonne ; sainte colombe ou pas sainte colombe ?

Là il est temps de lâcher les chiens et de filer sur Vitalic. Ma camarade, qui viens de m’expliquer qu’elle avait une sérieuse baisse de tension et qu’elle prévoyait de rentrer au camping, est prise d’une clubbingite aigu et fend la foule tel un bulldozer (mais de petite taille) pour arriver sur le ciment de Glenmore dans la foule surexcitée. Incroyable ; c’est nettement plus vilain que sur Airborne et on prend des coups dans tout les sens. Sur scène ça tabasse comme on aime à cette heure ci ; on avait peur que Vitalic ne réussisse pas sur leGlenmore sa perf de 2005 sur Grall mais pas de problème ; ça monte, ca explose, ca redescend. Les corps se frottent, se cognent, ondulent, les pichets volent. C’est Nawak total. Je ne suis pas concentré, j’essaye de me maintenir sur mes deux jambes, poussé vers la droite par la foule et vers la gauche par un sens de l’équilibre rendu plus qu’approximatif par les substances houblonné ingurgitées depuis maintenant plus de 7 heures (ça passe vite !).
On fini par s’extirper du marasme par l’avant et à toucher les barrière ; l’avais je jamais fait? Bref c’est un peu l’œil du cyclone, le « calme » au milieu de la tempête. Les décibels décapent le cérumen à la truelle rouillée et ça c’est bon. Clap de fin.
Il reste de la binouse sur les baraques à frite devant la sortie ! 4 heure du mat, j’ai des frissons et ça fini gaiement au camping, quand même très fatigué (moi, pas le camping. Jamais, le camping).

SAMEDI: Est-ce que tu veux faire le sexe avec moi ?
Certaines choses sont immuables aux Vielles Charrues, comme la baignade du samedi matin. Il y a encore quelques années, nous avions le sentiment fort d’appartenir à cette caste restreinte et privilégiée ; celle qui sait qu’il suffit de heller le garde barrière « -je vais à la pistoche –Ok » pour franchir le sphynx et accéder au rubicon en toute quietude. Même plus secret de polichinelle depuis deux ans, aujourd’hui les conneries c’est fini : ¾ d’heure d’attente avec le colombin qui veut forcer la sortie du calfouette pour enfin avoir le plaisir de la douche chaude et surtout du bain à bulle à rallonge. Même pas de gognollerie dans le toboggan.
Bref pour continuer sur les petites habitudes, place de la mairie ; plus authentique moins foufou mais tout autant de punkachiens qu’aux abords de la gare. Les ricards nous mettent d’aplomb et nous voila chaud patate pour remettre le couvert.

Après moult détours, on arrive enfin devant Midlake parmi le public clairsemé. C’est cool, tranquille, c’est du coton, c’est de la ouate (what ?). Je connaissais un peu, pas trop, je m’attendais à ça, c’est texans hippies à 4 grattes sur scène, pas bien excités. Mais je n’arrive pas à rentrer dedans, retrouvailles de potes +  soleil + musique mou du zgeg clairement ca prend pas. Je mets les voiles.


Ø        Bar 2. Combien ? 2 ! ah !

Vu le programme rachitique, on décide d’honorer, une fois n’est pas coutume, le tremplin jeune charrues en allant découvrir les metalleux de Guns Of Brixton. Joli nom et posture scénique un peu froide. Du métal instrumentale (avec le beugleur qui n’intervient que dans les trente dernières seconde). Habillé de nouar (comme les blousons du même nom), les djeunss bretons s’en sortent bien mais on du mal à susciter l’enthousiasme chez les 5 péquins qui comatent devant la scène (l’ultra majorité de leur congénères étant en train de chanter du Talking Head avec Gaetan Roussel en se roulant gaiement des patins). Faut dire qu’une pale copie du « again » de Archive joué par des batcaves de Loudeac inconnus au bataillon sorti des frontiere du Ponan (ou du Leon, que sais-je, qu’est ce que ces noms à la con anyway ?). Bref ca se laisse écouter et on se réveil doucement de la torpeur Midlakienne.

Ø        Bar 2 complètement. Ah t’es là machin, comment va truc ? attention ta greluche me vomi sur les birkenstocks. Merci.

La torpeur revient avec la prestation de Fanfarlo, mais nous l’acceptons cette fois. Je comprends la comparaison avec Arcade Fire, avec la trompette de Calexico en plus. Les mêmes hurluberlus, un peu moins foufous, s’échangent des instruments douteux et envoie des mélopées plaisantes un tantinet romantiques. C’est bien. Ils ont des tronches de cakes de l’espace (ce come back de la moustache m’a tuer) mais sont bons, le chanteur est bien. Bref un bon moment musical. Ca change ! mais


Ø        Bar 2. kikiva à Indochine ? Tout le monde ? ah merde… bon ok on va essayer histoire de dire i hate myself and i wanna die

Bref de bref dix de der, oui c’est bien Indochine que l’on va voir sur la grande Scène. On reste à distance quand même.
Gros show, les énormes écrans (trois de plus que les deux de la structure) envoi un mélange de fans surexcités, d’imagerie sur la mort et sur le sexe, mais pas trop moche quant même. Sur scène Sirkis trimballe sa voie de fausset avec enthousiasme, nul doute qu’il est content d’être là. Moi, moins.
Le public est à fond, reprend étonnamment presque toutes les paroles par cœur, petits et grands sont content. Musicalement c’est à mi chemin entre Placebo et Mylene Farmer. Sincèrement rien d’insupportable et d’ailleurs le son est bon mais je ne réussi pas à départir de mes esgourdes ces paroles d’une bêtise abyssale…. « Est-ce que tu veux faire le sex avec moi », scandé par le chanteur pseudo androgyne et repris sur les écrans géant. C’est bon nico, on à plus six ans, tu sais.
Comme prévu je décolle avec quelques blasés, laissant 75% de mes potes-grands enfants sur place. Ils en reviendront honteux mais contents.

C’est donc pour voir les ligériens ahuris de Sexy Sushi qu’on trace la route. Retard. 2 Many DJ’s dans la sono. Mais c’est de la bonne, vous voulez pas nous laisser ça plutôt ?! les excités finissent par arriver. C’est du grand n’importe quoi.
Musicalement ca frôle les pâquerette avec un beat (la plupart du temps martial) sur lequel une jeune fille énervée scande des insanités ou des stupidités. On accroche une bonne demie heure, amusé. Plein de nanas montent sur scène, la chanteuse en embrasse quelques une. Elle change ensuite ses thuyas massacrés comme des guitares avec deux grands gays qui se dessapent, se dandinent et se huilent le corps. « petit Pédé je veux t’embrasser, petit pédé laisse moi te sucer ». CQFD. Un inquiétant encagoulé monte sur la structure et pointe un pistolet sur nous, la chanteuse balance un torrent incessant d’insultes puis un slow mièvre, avant de déclarer « on est Indochine » et de jouer Canary Bay.
Marrant mais lassant, on jette l’éponge et c’est la bonne heure pour les sacro saintes Patates au lard («we want some patates au lard ! »), la Garenne étant désertée pour la tête d’affiche du jour (du web end ?).


Ø        bar 2. What’s up now, que reste il comme cartouches ?

Dans cette prog’ maigrelette, je mise un peu sur Phoenix. Souvent mous sur scène, j’espère que les versaillais sauront sortir leur ritournelles de leur ornière pour en faire les brulots rock dont ils sont épisodiquement capables.
Le public est hyper nombreux et hyper présent. Clairement une erreur de les avoir mis sur Kerouac, c’est blindé et on joue méchamment des coude ne serais ce que pour arriver un poil en face de la scène.


L’heure est à la promo puisque le dernier album cartonne. Pas de bol, ce sont surtout les deux premiers, peux joués, qui sont sympas. Le trip des deux derniers albums de répéter ad vitam les refrains (« more more more » / « hopeless hopeless hopeless » bref j’arrête là vous avez compris le principe bref j’arrête là vous avez compris le principe bref j’arrête là vous avec compris le principe) me gonfle un peu à la longue et fait que les titres de Phoenix sont redondants.
Bref un set correct, certes, mais très propre, trop propre. Ils finissent sur une très bon Funky Squaredance sur lequel ils poussent enfin les décibels.
Départ, la foule se dirige vers les rades, ce qui fait de la place. Rappel quand même, avec un très beau « Everything is everything » juste voix / guitare puis le dansant et rendu rock pour la scène « If i ever feel better » que j’affectionne particulièrement. La sauce retombera sur le récent dernier titre. Thomas Mars imite Sirkis et tombe dans la facilité (excusable) en s’enroulant dans le Gwenn a dhu, gimmick qui fait grimper au rideau les locaux à tous les coups. Sympa mais propret.


Ø        Bar 2. ca sent la fin. Il te reste des tickets ? comment ça, on paye en liquide ici ?

Dernières Cartouches et Gojira sur la grande scène. Je sais que c’est pas mon rayon mais j’ai pas envie de m’endormir idiot alors on va jeter un coup d’œil à la grande messe métal ; et évidement ça envoi le pâté. Mais moins que ce que je craignais. Finalement à part la double pédale de la grosse caisse (j’abhorre cet artifice grotesque) et la voix d’outre tombe qui va bien, c’est pas si vilain que ça, même après un concert des mignons Phoenix. Respect en tout cas aux orgas d’avoir eu les bollocks de mettre Gojira en clôture du samedi sur la grande scène. Comme le prévoyait le groupe le jour même dans les pages du Telegramme, beaucoup de monde se casse en courant. On fini nous même par plier les gaules.
On zap Boys Noize, déjà subi aux Trans de Rennes il y a peu, pour se finir au stand kro puis camping pour débriefer de cette édition quelque peu… insuffisante.

Clairement la moins bonne édition que j’ai faite sur le plan musicale ; pas de réel bon concert et même mon top 5 ne reflète pas vraiment l’inanité de la prog :
1/ Airborne
2/ Vitalic
3/ Fanfarlo
4/ Phoenix
5/ Midlake

On va arrêter de se poser les mauvaises questions ; va-t-on revenir ? oui bien sur putain, il y a qu’ici qu’un gazier essaye de te vendre des graines de carotte pendant qu’un autre se sert d’une canette comme d’un appas à meuf, il n’y a qu’ici qu’on entend brailler à tue tête « ferme les yeux pour l’ejac faciale » au petit dej, il y a qu’ici qu’on s’envoie du sifflard et de la tome du cru entre deux ricard sur une petite place ensoleillé, il y a qu’ici qu’on peut entendre « putain d’enculer de parisien ! pire que les rennais ! mais toi, je t’aime bien ! », bref entre autre centaines de boufonneries hilarantes à toutes heures du jour et de la nuit.
Et c’est ni les flamand rougeots ni Jeanpolochon qui vont réussir à nous exploser comme ça.

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