mercredi 27 juillet 2011

THE STROKES au Zenith de Paris, mercredi 20 juillet 2011

Mercredi 20 juillet, abords du Zénith de Paris, 20h.
Pas la grande forme. Ce concert ne se présente pas sous les meilleurs hospices ; j’ai encore dans les pates les trois jours de pluie carhaisienne, très difficile de s’en remettre cette année. Je n’ai écouté qu’une seule fois le dernier album du groupe du soir, peu convaincu par le virage eighties entam. Après s’être enfilé un kebab craignosss sur le boulevard, on se rend compte qu’il nous reste à peine de quoi nous payer une bière pour deux dans les travées d’un zénith plein comme un œuf de djeunsss venus en Satelis et en MP3, celui avec le système de stabilisation au feu. Histoire de se mettre dans le bain, on jette une oreille à la première partie pas convaincante, The Cribs.

Bref pas la forme olympique que devrait mériter un concert des Strokes.
Et puis viens l’heure de l’entrée du groupe sur scène et ça envoi le bousin d’entrée : New York City Cop, suivi de Alone together, comme ça, in your face genre Salut c’est nous les Strokes, peut être que vous connaissez quelques titres à nous on est passés à la radio et puis on en a casé dans des pubs ou des gens marchent dans le désert pendant que d’autre se couchent sous leur couette bien chaude. Tu voisLe son est complètement énorme, voir même un peu trop. Mais bon, quand même. Mais fort. Mais bon.


Casablancas communique pas mal avec le public, beaucoup dans le sarcasme, mais il n’est pas le Liam Gallagher mutique qu’on le suspectait d’être.
Tout est très en place, malgré quelques pains, ca tourne plutôt bien. Le batteur ne fait pas des acrobaties non plus mais c’est correct, et Albert Harmond à l’air de vachement moins s’emmerder avec son crew qu’en solo.
Les titres les plus nerveux sont évidement les meilleurs et ceux qui provoquent des mouvements de foules les plus imposants. La fosse est en fusion, et je suis étonné par l’enthousiasme suscité par le groupe ; chaque titre est accueilli par des hourras et la fille derrière moi manque de s’évanouir dans un gemissement douteux à chaque fois que le chanteur bredouille trois mots de français (genre « merci Francfort ! ich liebe dich ! ah non, merde… »).

Bref après un début tonitruant (non je n’ai pas fait de paris pour placer ce mot dans cette chronique), je prends un coup de bambou et les titres ralentissent et s’engluent un peu dans une pop passe partout. Le public en redemande mais moi je m’affaisse sur moi-même. Pas terrible, donc, ce dernier album.
Après cet intermède catatonique presque fatale à votre bien aimé serviteur, le groupe repart sur ses titres hargneux (oui bon, c’est pas Slayer non plus)  et jouissif avec une paire de claque genre mornifle aller / retour que sont Juice box (mais que cette chanson est grandiose, je crois qu’elle seule fait mon bonheur pour cette soirée) et Last Night. Je revis, la foule ne démord pas ; le groupe envoi quelques pains (surtout le gratteux chevelu) mais que c’est bonnard !

Après la pause convenue, on repart sur du lourd pour clôturer ce petit set, avec Hard To Explain et surtout un furieux Take it or leave it, craché par Casablancas avec plus de conviction qu’on aurait pu en espérer.
Tout le monde décampe la dessus, see you les gars. On pourrait être frustrés par les 75 minutes pétantes de concerts, mais vu mon état et la durée des titres, ça me suffit amplement. Un bon concert, indeed.

Setlist : New York City Cops / Alone, Together / Reptilia / Machu Picchu / The Modern Age / Is This It / Under Cover of Darkness /  What Ever Happened? / Life Is Simple in the Moonlight / Someday / You Only Live Once / You're So Right / Under Control / Gratisfaction / Juicebox  / Last Nite // Automatic Stop / Hard to Explain / Take It Or Leave It

Next time : DJ Zebra @ Le divan du monde

mercredi 20 juillet 2011

LES VIEILLES CHARRUES à Carhaix, vendredi 15, samedi 16 et dimanche 17 juillet 2011

Les yeux qui piquent, un mal de crane tenace, des courbatures partout, une narcolepsie passagère… pas de doute, on est bien de retour des Vieilles Charrues 2011.
Est-on « trop vieux pour ces conneries » ? La question se posera plusieurs fois dans le week end, tant les conditions du festival auront étées cette année éprouvante pour les morales et les physiques.

VENDREDI 
Après avoir traversé la moitié du pays à l’aide de Metro, de TGV et de Peugeot 207, j’arrive enfin à Keramphuil pour une huitième édition des charrettes, pile poil pour se prendre une première rasade de rock n roll avec les Bellrays.
Première mauvaise surprise ; le son est pourri, beaucoup trop fort. OK il faut que ça envoi des copaux, mais là ça fait mal aux portugaises. Le public est épars et amorphe sous le crachin qui ne nous quittera pas pour les 72 prochaines heures. Le groupe tourne toujours bien, le gratteux est impressionnant d’énergie pour son âge, la chanteuse essaye de nous expliquer que Beth Ditto est une rigolote et le batteur enlève son t shirt, parce que un batteur enlève toujours son t shirt, surtout quand il est sec comme un coup de tric. Bref les morceaux des Bellrays se suivent et se ressemblent, même si Lisa kekaula met beaucoup d’énergie dans son set. On a envie d’y croire mais on est très occupé à défaire sa capuche. Le groupe rencontre enfin le succès qu’il mérite sur… Highway To Hell… Bref mauvais horaire, mauvais endroit. On espère que les organisateurs auront la bonne idée de les faire passer à 21h sur la scène Grall la prochaine fois.

 cette photo n'a rien à voir avec le texte qui la precede. et alors?

A peine le temps de se ressourcer avec une bière de cru (la Brit Blanche, sponsor officielle du week end) qu’on enchaine sur les rigolos de The Inspector Cluzo. Z’ont bouffés un clown ceux là. Heureusement, on connaît ; le principe est de dire le plus de conneries entre deux mini titres, envoyés dans la tronche des spectateurs comme on enfourne une tartiflette dans le four : avec enthousiasme.
Alternant le rock binaire furieux et les slows funky, le groupe marque surtout par son abattage et sa capacité à faire rire le publique. Moins insultant qu’a Paris, les gascons nous expliquent que les Vieilles Charrues sont le seul vrai festival, puisque fait pas des bouseux pour des bouseux. Ben l’Oncle Soul en prendra aussi pour son grade au passage. Bref rien de révolutionnaire mais un bon moment néanmoins.

On s’arrête devant la légende Eddy sur le chemin pour rejoindre les Bières Bretonnes ; ca ronronne, ca chaloupe, c’est professionnel, carré. Le rocker devenu crooner à l’air de s’emerder sec et nous avec : Next.

Agapes, retrouvailles, rencontres ; la suite se prolonge et les pichets tournent.

La nuit tombée, on se retrouve sur Miles Kane sur la scène Glenmore. Il a fait quoi ce mec, déjà pour se retrouver sur cette scène immense ? La couv’ de Rock n Folk ? ah !...
Ca tourne très bien, c’est carré, c’est même classe. Les zicosfonctionnent  bien et nous assènent une pop toute liverpuldienne (ou mancunienne, bref c’est un rosbeef, quoi) mais c’est chiant comme la pluie. Et comme il pleut déjà, c’est TRES chiant. On essaye quand même, on s’approche beaucoup… puis on se fait évacuer les pieds devant, histoire d’abréger le supplice. Retour au rade.

La suite m’intrigue : Foals. Pas du tout ma came, ce xième groupe post rock eighties ou je ne sais quoi avec des guitares sautillantes et des voix caressantes… ayant écouté la galette sur le chemin (oui, dans la 207 ; il y en a deux qui suivent, là, au premier rang) je ne me rends pas devant la scène Kerouac avec beaucoup d’enthousiasme. Mais quelle claqu! C’est planant, c’est délicat, c’est intelligent. Chaque son est à la place qu’il devrait être et l’atmosphère cotonneuse mais énergique me sied à ravir. Contrairement aux Bellrays, ce groupe est exactement au bon horaire sur la bonne scène. En plus de quoi la pluie s’est arrêtée et pour la seule fois du week end, on fait tomber le manteau. Joie ! J’entre dans un état de rejouissement benêt rare aux vieilles charrues qui fera de ce concert comme un des meilleurs du week end.
 


Après une pause galette méritée sur la Garenne, et bravant nos aprioris pour atteindre le nirvana de la connaissance universelle, nous nous dirigeons sur la scène Glenmore pour  faire preuve d’une ouverture d’esprit digne du dalaï lama s’étant égaré dans le red district de Amesterdam. Non, on ne peut vraiment pas ; David Guetta c’est une agression sonore, une plaie musicale, un affront aux esgourdes, une insulte aux neurones.

On se rapatrie au camping tant bien que mal pour profiter des champions qui y errent, tous scandalisés par la venue du disc jockey qui aimerait être sodomisé parce qu’il est fameux.

Entre autre champions du monde, on retiendra quelques citations dignes des brèves de comptoirs :
« - Tu veux pas embarquer notre copain, il est tout bourré, on en peut plus !
-          Hors de question, j’avais le même hier dans ma tente : il a vomi dans mon short, il est foutu maintenant ! »

« - Hey les gentils voisins, est ce que vous auriez du feu ?
-          TA GUEULE !!! »

« - Mais putain qu’est ce que vous foutiez, ca fait une heure qu’on vous attend, c’est vous qui avez le cadenas de la tente !
-          on a des re-biés !
-          ah, ok… »

« - imagine que tu veuille partir du camping, tu irais par là ou par là ?
-          nan mais j’ai pas envie de partir, vous vous débarrasserez pas de moi comme ça
-          mais IMAGINE, EXTRAPOLE, quoi ! »



SAMEDI
Sous reserve qu’on puisse être déboussolé à notre réveil sous la tente, on est vite fixé lorsqu’on découvre le ciel ; nous sommes en Bretagne.
Après avoir découvert l’interminable queue devant la désormais très populaire piscine, c’est à une interminable queue aux douches du camping auxquels nous prenons part ; 1 heure d’attente pour avoir le droit de se frictionner sous un filet d’eau glacé… quelle bonheur. Heureusement que le festival a 20 ans d’expérience, ca devait être roots à la base.

On récupère des nouvelles têtes qui viennent un peu nous remotiver dans cette grisaille, et il y a déjà du pain sur la planche puisqu’on se rend sur le site dès 15h.

Zebra à l’arme secrète contre le mauvais temps et un horaire de merde ; le Bagad de Carhaix, soit un orchestre traditionnel breton avec bombarde, biniou, tambour et tout le tremblement. 38 zicos sur scène et Zebra tout ému de nous expliquer qu’il le joue uniquement pour les 20 ans du festival et ses 40 ans à lui. Donc pas (ou peu) de platine comme en 2007, pas d’interventions des potes pour faire des reprises comme en 2008 ; on change encore de formule et l’homme est heureux et sincère, ça ne fait pas de doutes.
Certains titres envoient vraiment le bousin ; ca commence très fort sur Hell Bells ou le Bagad fait parler sa puissance. L’enchainement l’Homme Pressé / Misirlou / LA Women est une vraie tuerie ; même si les démarrages sont parfois approximatifs, le groupe est carré et le tout prend un vrai sens devant ce public et sous ce putain de crachin. Je suis étonné de voir le monde attiré par la prestation ; on est certes pas coudes contre coudes mais le public est venue nombreux.


Un festivalier emerite se cache sur cette photo; saura tu le retrouver? (credit: pas moi)
Peux de fautes de gouts, mais le Vive ma Liberté perd tout son non-sens dans la bouche de zebra, surtout en la rejouant presqu’en entier. Les paroles tartes sont clairement too much.
Idem pour Bohemian Rhapsody écourté, et sans réel intérêt.
La fin sera enormissime comme souvent dans les concerts de Zebra : Un medley Sunday Bloody Sunday / Tri Martlod / gorillaz pour convaincre les celtes retords, une collision entre fatboy slim et Prodigy et surtout le désormais classique Joey Starr Wars + daft Punk, comme en ouverture à l’Elysée Montmartre il y a trois ans. Terrible.
La suite est moins réjouissante : il pleut et il n’y a pas grand-chose à voir de toute la journée. C’est une aubaine pour les inconnus qui sont à l’affiche du chapiteau, puisqu’ils récupèrent une audience conséquente, le pékin moyen étant venu s’abriter de l’interminable crachin du Poher-ta-mère.



On va quand même s’aventurer à the Shoes pour tuer le temps ; deux batteurs et deux guignols qui bricolent consoles et guitares ; ca remu un peu, on bouge doucement le popotin mais ca réveil pas les morts non plus. Le tube est sympatoche, ouais, ok.

Après moult rencontres et récupération de camarades avinés, on atterrit presque par ennui sur le concert de Two Doors Cinema Club. Et quelle ambiance ! La fosse de Kerouac est envahit de jeunes filles de vingt ans et quelques, survoltées, dansant, sautant et chantant dans tout les sens. Two Doors Cinema Club n’inventera jamais le fil à couper l’eau chaude mais à le mérite de réveiller la foule de l’inertie dans laquelle ce temps de merde la plonge irrémédiablement. Un peu comme Foals, mais en beaucoup moins bien. A la question « mais pourquoi ils ont tous des mèches et des t shirts avec des cols en V ces mecs ? », un camarade vulgaire mais lucide répond justement « parce qu’ils font de la musique de fiotte ! ». C’est pas faux. Mais ça réveil.



Je ne raconterais pas l’ingestion de la tant mérité tartiflette, mais c’est évident qu’elle se tire la bourre avec les patates au lard en terme de renommée gustative carhaisienne. Miam.

Le ventre plein, on file sur Supertramp, plus par nostalgie que par intérêt musicale. Et ‘c’est plombant. Solo de piano interminable, titres gnangnan ; de la vraie musique de vieux. On fini quand même par avoir ce que l’on cherche avec les 3 ou 4 tubes qu’on est venu écouté. Belle madeleine de Proust une larme à l’œil mais il a fallu la payer.

Pas beaucoup plus jeunes mais d’un autre calibre ; ce sont les deux MC bedonnants de Cypress Hill qui viennent avec leur tchatche et leur incitation à consommer des substances opiacées sur Kerouac. Et ca dépote vraiment bien, des bonnes boucles à ‘l’ancienne : NTM, mauvais l’année précédentes, devraient en prendre bonne note. Les quelques tubes sont là aussi et le leader n’hésite pas à joindre le geste à la parole en allumant un long pétard d’une manière assez racoleuse. On sent la réalisation timide et montre peu ce scandaleux événement sur les écrans.
C’est après un duel entre les scratchs du DJ et les poum / poc du percussionniste que les titres un peu plus lourd arrive, avec le remuant Rise Up, soutenue par la guitare virtuelle de tom morello. Le dernier titre envoi également le bousin et les californien quittent la scène sous les hourras. Big up.



Après une vague hésitation, on tente de retourner sur la grande scène qui supporte le trio énervé italien de The Bloody Beetroots. Et putain, ca envoi le steak ! Des gros beats dans ta face, une guitare qui tache et un batteur qui s’énerve, le tout avec des masque de spiderman (j’entends les lecteurs les plus geeks me préciser qu’il s’agit de Venom, et nom pas de Spiderman, mais franchement les gars : Who Cares !?).
Bref pas de dentelle mais du costaud, parfois agressif. A certains moments un homme à visage découvert vient brailler dans un micro puis repart aussi sec. Puis un des spiderman enchaine des arpèges au piano, sous un beat martial, nous rappelant que l’Eurodance reste vivace chez nos amis transalpins. Un bon moment lorsque le groupe reprend le titre du film 28 semaines plus tard et sa montée stressante.
Bref rien de très fin ni de très haut de gamme, mais ca fait du bien de se lâcher.

On enchaine quand même vite fait sur les deux derniers titres de Nasser, qui ne démérite pas ; une guitare, une batterie et une console, dans l’esprit Champion ou Goose. Bref ils ne réinventent ni le rock ni l’électro mais le peu qu’on a vu est efficace et dansant. La prochaine fois peut être.



Retour sur le campement, nouvelles rencontre et nouvelles brèves de comptoir. Fatigue. Dodo.

 DIMANCHE
Le réveil est tout aussi glauque que le précédent ; le plafond est toujours bas et la fatigue commence à se faire sentir.
On essaye même plus la piscine pour tracer directement au QG de jour qu’est la place de la mairie du bourg ; belle ambiance malgré la pluie, comme d’hab.

On traine néanmoins pas trop pour retourner boire des coups sur la Garenne.
Après d’autres rencontres et palabres, on tente notre chance sur la scène Grall qui accueil Boogers. Accompagné de zicos pour une fois, l’homme nous assène un rock américain digne des meilleurs punks à roulettes, de Blink à Weezer. Même si il n’a pas la gueule de l’emploie (plus skater du Doubs que surfer californien), c’est bien un rock convenu qu’il nous assène. Ce ne sont pas les sarcasmes sur l’ambiance dans le public éparse (Pierre Perret fait le plein de l’autre coté du Champs au même moment) ni la reprise bastringue de Creep sur un mini piano qui aidera à nous convaincre. On passe notre tour.

Tous les ans il y a peu de surprises à l’annonce de la programmation des vieilles charrues ; entre les artistes du moment et les habitués, on est pas effarés. Et puis il y a Lou Reed. Je suis resté les yeux écarquillés en apercevant l’artiste au tableau du festival breton. L’auteur de Transformer sur la prairie finistérienne ? mazette !
Le moment est donc venu. Pourtant on a été prévenu ; ca ne ratera pas. Lou ne joue pas le jeu. Les tubes ? Rien à foutre ! Vicious ? Waiting for my man ? Coney Island Baby ? Perfect Day ? satellite of love? Walk On the wild side? RIEN A FOUTRE!
C’est à des longues minutes d’impros de crin crin auxquelles nous avons le droit à la place. 7 ou 8 titres en 1 heure et quart. Inconnu, les titres. A part Sunday Morning et Femme fatale, que Lou chante moins bien que Nico. Bref il se fou de notre gueule. Ajoutée à la pluie ; au placement approximatif dans le champ et à un très vilain coup de barre, c’est une mauvaise expérience. Lou, salop !

C’est donc le morale dans les chaussettes (trempées, les chaussettes), saoulé par cette interminable pluie qui n’en fini plus de nous geler les membres et nous gifler nos juvéniles visages, que nous nous dirigeons vers PJ Harvey.
Etant tombé sur le concert de l’Olympia diffusé quelques jours plus tôt, je sais à quoi m’attendre. Quelques peu rasséréné, bien placé ; je suis prêt à gouter à la folk mystique et planante de l’anglaise.
Voix métallique, scénographie sobre (les trois zicos d’un coté, PJ seule de l’autre), rythmique lancinante, bref  c’est pas ça qui va nous sortir de notre torpeur mais ça fonctionne vraiment.
Pas plus nerveuse que Lou reed, PJ Harvey semble néanmoins plus investi, presque possédée par a musique, qui transporte.
Down By The river et C’mon Billy viennent quand même rappeler à qui on a affaire, mais l’orchestration de ces titres, initialement plus rock, rendent le tout très homogène.
Les guitares seront un peu plus de sorti sur les derniers titres et finira d’emballer le public, à l’écoute religieuse. Contexte délicat mais réussite totale. La Classe.


Après ce magnifique set, on perd le temps du concert de House of Pain pour tenter de se restaurer et faire l’aller et retour à la tente pour se réchauffer. Bref on arrive tout juste pour entendre au large (après avoir réintégrés le sacro saint bar 2) Jump Around.

Après un inaudible discours d’auto congratulation des organisateurs, on assiste à un magnifique feu d’artifice mis en son par Zebra, qui a compilé les artistes les plus marquant étant passés aux Charrues… TOUT les public présent reprendra donc le refrain de L’homme pressé ; moment émouvant et troublant, qui rappel la popularité du groupe bordelais.



On termine  le week end sur un ultime concert, également excellente surprise sur le papier de cette cuvée 2011 : Chemical Brothers. Visuellement c’est le choc, après une grande couronne lumineuse descendu autour des machines du duo, c’est carrément tout un écran au fond de la scène qui s’illumine et qui servira à toutes les fantaisies visuelles pendant le set (du bon gout comme du mauvais). Musicalement, ça commence très fort ; rythmé, agressif, percutant. On reçoit rapidement l’hymne Hey Boy Hey Girl, puis la cadence se ralentie cruellement et les anglais ont tendance à s’éparpiller dans des séquences psyché interminables, soutenues par des visuelles devenues approximatifs. Ca n’est guère adapté à l’état de fatigue du festivalier de base en cette fin de festival pluvieux. On fini par jeter l’éponge, tout en regrettant à moitié d’avoir quitté le site avant d’avoir entendu Block Rockin Beat. Pas grave.




Retour au camp moins en fanfare, la nuit sera courte et agité et la récupération longue…
Une édition vraiment en demi teinte : si la programmation était bien meilleure que la pauvrette 2010, le temps assassin aura eu raison de l’enthousiasme des plus chevronnés. Certains anciens commencent déjà à parler de louer une maison dans le bourg en 2012. Benicassim, c’est sur la plage en Espagne, c’est ça ? Ils ont une place de la mairie ?



Next step : The Strokes @ Zenith

lundi 4 juillet 2011

ROGER WATERS à Bercy, vendredi 1er juillet 2011

Roger Waters, donc. "Qui ça?" S'époumone le néophyte acnéique à perfecto, Converse et coupe "Stu-stu-stu-studio line saut du lit toute la journée"... Roger Waters. Le bassiste de Pink Floyd. Le mégalo qui à pondu The Wall puis flingué un des meilleurs groupe des années 70 par sa paranoïa. Oui; de la musique de vieux.
Mais qu'est ce qu'on va y foutre exactement à ce concert? Est ce que j'irais voir Bill Wyman & The Rythm Kings plays "Sticky Fingers"? Ou paierais-je pour admirer Paul mc Cartney plays "Let it Be"? Est ce que je casserais ma tirelire pour écouter Colin Greenwood plays "Ok Computer"?  Evidement non.
Mais The Wall! Un album fondateur dans ma découverte de la musique; cassette dégotée à 20 francs (comprendre: 3€ pour lesdits acnéique à perfecto etc....) à 13 ans sur une brocante, usée jusqu'à la corde (la cassette, pas la brocante) jusqu'à plus soif. Et le film évidement; maelstrom délirant, purée visuel et sonore dont sort une vision terrifiante des rapports humain, du traumatisme de l'enfance ou de la guerre, avec des images ayant depuis le temps pris un sacré coup de vieux (cf Tommy ou Phantom of The Paradise) mais ayant toujours un impact fort. Qui supporte la déchéance de Pink sans fermer les fesses ou serrer les yeux lorsqu'il se taillade les tétons?
Bref, c'est bien un peu de tout ça qu'on vient chercher dans l'aréna de Bercy en ce doux soir d'été (enfin, les tétons coupés, bof). Et c'est bien plus qu'on aura.

Evidement pas de première partie, et on rate les premiers accords de l'inaugural "In The Flesh". Un peu frustrant mais pas catastrophique, on est mis violement dans le contexte pendant qu'on fend la foule dans le noir: un immense mur en construction, un avion taille réel qui déboule au dessus de la tête des spectateurs médusés pour s'écraser dans une gerbe de flamme dans ledit mur en construction (les petit malins auront fait le lien entre la traduction anglaise de "mur" et le titre du spectacle).
Pas vraiment le temps de comprendre donc, la scène est impressionnante, le mur se construit doucement au fil des titres et sert de support pour des images diffusées... Le groupe  joue sous un écran circulaire (marque de fabrique du groupe de Cambridge) et Waters se promène devant tantôt avec sa basse, tantôt sans.
Le spectacle sera total et ne débandera jamais; "Another brick in the wall", bien sûr, le titre interplanétaire qu'on peut entendre autant sur Le Mouv' que sur Rire & Chanson, à la fête de La Morue de Binic comme à la Route du Rock. Mais je m'égare. C'est la marionnette géante du maitre d'école qui débarque sur scène, avec une "chorale" d'enfant... tout ça est complètement surréaliste.
Le son est exceptionnelle, le groupe étant secondé par une bande son diffusé à plusieurs endroit de la salle, genre 5.1 dans ta face.
Plus le mur se construit, plus les image envahissent la scène et la scénographie devient complètement hallucinante, avec des visages de soldats (de tout "bords")  morts aux combats diffusés, des slogans géants, des images du films...
Waters propose ensuite une prouesse aussi étonnante que intrigante; il joue le titre "Mother", seul sur scène à la guitare, mais en duo avec des images de lui captées lors du concert londonien de 1980... Le visage sous exposé hyper contrasté d'un Waters de 35 ans domine comme une figure écrasante celle de cet homme aux cheveux poivre et sel, seul avec sa guitare sèche... la situation, dérangeante par son narcissisme exacerbé, s'avère être touchante et très réussi...

Plus le mur monte, plus les visuel s'affolent; des écrans de télé géants, le combat des deux roses; les images du films sur l'écran circulaires sont prolongées par les tiges endémiques qui parcours chaque cotés du mur.
Comme à l'époque, le mur recouvre tout le groupe, laissant pour finir seul quelques briques pour voir apparaitre les instruments, puis la dernière est placée devant le visage de Waters... le mot "Intermission" (aucun rapport avec un terme employée par les Commissaires aux comptes et autre Consultants en Consulting de conseil) s’affiche… la douche un peu froide, ça brise la dynamique.
Plutôt qu’aller faire la queue pour faire peter une mousse salvatrice, on préfère s’avancer dans la fosse pour piquer la place de ceux qui vont faire la queue pour faire peter une mousse salvatrice.

La salle est finalement replongée dans le noir et le groupe joue cette fois derrière le mur (haut des ¾ de la salle !) et nous ne voyons rien. Très étrange sensation, cette fois : tout se passe dans les oreilles. Le show visuel recommence quand même et l’idée de projeter une image d’un mur diffusé sur le mur permet plein de trouvailles visuel ; est ce le mur qui explose, ou l’image? C’est troublant, voir psychédélique.
Beaucoup de titres sont joués à l’identique de l’album, ce qui n’étonne pas compte tenu de la précision du spectacle. Le group est bon, carré, et Waters n’a rien perdu de sa voix.
On espère évidement de tout cœur l’arrivée de David Gilmoure (surdoué gratteux du floyd pour les néophyte-studioline-converse tout ça tout ça) en haut du mur pour le solo de "Confortably numb" comme à l’Earl’s Court il y a deux mois mais ca n’arrivera pas. Si le gratteux à tête de Micheal Bolton s’en sort très bien avec son instrument, c’est le chanteur de substitution qui nous fait le plus regretter Gilmoure. Clairement pas au niveau.

Copyright photo: pas moi

 
Le groupe fini par revenir devant le mur, en apparats fascisants pour signifier la secte oppressante créée par le parano Pink. Je réalise que ce spectacle doit être un attentat pour les neurones de quiconque n’aura pas vu le film ou jamais tenté de décrypter le signification de l’album… déjà que…
Bref Waters est un piètre acteur (il ne sait pas quoi faire de ses bras sans son instrument) mais reste charismatique et presqu’aussi inquiétant que Bob Geldof dans la péloche d’Alan parker.

Le tour de force est double par rapport à ce qu’a du être la tournée initiale de 1980 avec le même barnum : les technologies actuelles décuple les capacités visuelles et Waters à souhaité actualiser son pensum anti guerre avec diffusion d’images, de dessins ayant tait à beaucoup de conflits actuelle, en particulier via les nom de disparus… on frôle le pathos avec les images de soldats surprenant leur enfant à leur rentrée des combats, on frôle avec l’angelisme post Micheal Moore, mais ça tient la route et on sent l’immense travail de documentation fait pour le spectacle….

Ce qui doit arriver arrive bien sûr, mais on reste sous le choc ; après la scène du procès encore plus traumatisante en grandeur nature, le mur fini par s’écrouler dans un fracas assourdissant et le groupe au complet apparaît pour conclure dans les décombre avec la comptine définitive, renvoyant les 15 000 spectateurs les yeux dans le vague et la mâchoire au niveau des genoux.

Waters vise vraiment autre chose que la relevé des compteurs comme beaucoup de ses pairs avec ce spectacle ; c’est un barnum, un happening, une pièce, un show, un concert et bien plus encore.
Beaucoup de titres rappellent que les Pink Floyd savaient faire plus que pondre de concepts fumeux et écrire des titres enfumés ; c’était aussi de vraies chansons qui tenaient la route indépendamment de la cohérence des albums; "Is there anybody outhere" ou "Run Like Hell" sont des titres efficaces et puissants, dans tout les sens du terme.

Une madeleine de Proust pour les oreilles et une expérience pour les yeux, en somme.

Next step : Les Vieilles Charrues !

PS : Les tétons vont bien.

ARCADE FIRE au Zenith de Paris, mardi 28 juin 2011

Qu’est ce qui peu me faire revenir admirer inlassablement les mêmes groupes sur scène ?
Bien sûr je suis à l’affut d’une belle découverte ou curieux de voir le groupe cool du moment, mais certaines têtes me feront dépenser des euros et quelques litres de sueur encore et encore.
Il y a DJ Zebra, qui tente à chaque set de se mettre en danger, de re-inventer une formule pour être toujours en mouvement. Ca c’est pour la sueur
Il y a aussi Air, qui essaye de re-créer les mêmes chansons, mais en faisant évoluer les mélopées et les orchestrations au fil des tournées, dans une ambiance  cotonneuse. Ca c’est plutôt pour les euros.

Et puis il y a Arcade Fire, vu au Zénith mardi dernier.
Après avoir « raté » la quebecquoise première partie pour étancher une soif rendue légitime par ces températures élevées, on prend place dans la fosse d’un zénith plein comme un œuf. Après la diffusion d’un petit film vintage d’obédience tarantino-esque, la bande de chevelus débarque pour entamer sur une pépite de la dernière galette ; "Ready to Start", puis directement "Keep the car running". Ca met parfaitement dans l’ambiance d'entrée.
La scénographie est assez originale ; un écran géant derrière le groupe (rare au zénith) surmonté de deux écrans rectangulaires ; tantôt y est diffusé le concert, avec des prises de vue un peu arty (gros plans fixes en camera tremblante, genre David Bowie qui ferait La Chasse au trésor sur France 3. Enfin bref), tantôt des scènes avec peu de sens, comme échappé d’un rêve agité de David Lynch.

Arcade Fire distille un savant mélange des trois albums mais c'est indéniablement ceux du premier « Funerals » qui fonctionne le mieux et le public ne s'y trompe pas; c'est sur ces titres que l'ambiance monte vraiment et que toute la salle se met debout (à l'exception notable du carré de gradin qui possède un accès aux chaises roulante - les ingrats). Entre les "woooooohoooo" de  « Laïka »et les "ooooooooohhhhhhhoooooo" de « No cars go », l'extase monte bien vite.

Copyright photo: pas moi

Le groupe à une touche à coucher dehors par temps de brouillard; Win le chanteur arbore toujours son immonde coupe "Amicale de la Wermacht en goguette »... d'ailleurs, ils ont tous des coupes de douille digne d'un clip de Mylène Farmer circa 1989. Le frangin tournoi comme une toupie folle entre piano, guitare et autre trucs qui servent à rien et Régine Chassagne minaude derrière le micro, minaude derrière le piano et - devinez quoi? - minaude derrière la batterie. C'est aussi ça qui fonctionne chez les canadiens; un bordel organisé qui menace à tout instant de se casser la gueule mais qui retombe toujours sur ses pieds. Malgré un surplus de basses pas forcement nécessaire, le son soutient très correctement la prestation.
Les derniers titres sont moins incisifs à mes oreilles, à part surement le très rock « Month of May », resucée totale du « Medication » des Queens of the Stone Age.
La fin du set envoi l’artillerie lourde «Powers out » , « Tunnel » et bien sûr « wake up » (non, pas la reprise de Rage Against The Machine), indéboulonnable en début de rappel. Le concert se termine par le dispensable « Sprawl II », probablement inspiré par Blondie et le revival 80’s actuel. Qui augure peut être de la nouvelle direction prise par le groupe. 

C'est ça qui marche systématiquement avec Arcade Fire et qui me fait revenir à leur concert inlassablement; le mélange de nostalgie et d'énergie pour cette musique au croisement de beaucoup de styles, à la fois populaire et originale. Ils sont vraiment bons. On m'y reprendra.

Next Step: Roger Waters @ Bercy