lundi 4 juillet 2011

ROGER WATERS à Bercy, vendredi 1er juillet 2011

Roger Waters, donc. "Qui ça?" S'époumone le néophyte acnéique à perfecto, Converse et coupe "Stu-stu-stu-studio line saut du lit toute la journée"... Roger Waters. Le bassiste de Pink Floyd. Le mégalo qui à pondu The Wall puis flingué un des meilleurs groupe des années 70 par sa paranoïa. Oui; de la musique de vieux.
Mais qu'est ce qu'on va y foutre exactement à ce concert? Est ce que j'irais voir Bill Wyman & The Rythm Kings plays "Sticky Fingers"? Ou paierais-je pour admirer Paul mc Cartney plays "Let it Be"? Est ce que je casserais ma tirelire pour écouter Colin Greenwood plays "Ok Computer"?  Evidement non.
Mais The Wall! Un album fondateur dans ma découverte de la musique; cassette dégotée à 20 francs (comprendre: 3€ pour lesdits acnéique à perfecto etc....) à 13 ans sur une brocante, usée jusqu'à la corde (la cassette, pas la brocante) jusqu'à plus soif. Et le film évidement; maelstrom délirant, purée visuel et sonore dont sort une vision terrifiante des rapports humain, du traumatisme de l'enfance ou de la guerre, avec des images ayant depuis le temps pris un sacré coup de vieux (cf Tommy ou Phantom of The Paradise) mais ayant toujours un impact fort. Qui supporte la déchéance de Pink sans fermer les fesses ou serrer les yeux lorsqu'il se taillade les tétons?
Bref, c'est bien un peu de tout ça qu'on vient chercher dans l'aréna de Bercy en ce doux soir d'été (enfin, les tétons coupés, bof). Et c'est bien plus qu'on aura.

Evidement pas de première partie, et on rate les premiers accords de l'inaugural "In The Flesh". Un peu frustrant mais pas catastrophique, on est mis violement dans le contexte pendant qu'on fend la foule dans le noir: un immense mur en construction, un avion taille réel qui déboule au dessus de la tête des spectateurs médusés pour s'écraser dans une gerbe de flamme dans ledit mur en construction (les petit malins auront fait le lien entre la traduction anglaise de "mur" et le titre du spectacle).
Pas vraiment le temps de comprendre donc, la scène est impressionnante, le mur se construit doucement au fil des titres et sert de support pour des images diffusées... Le groupe  joue sous un écran circulaire (marque de fabrique du groupe de Cambridge) et Waters se promène devant tantôt avec sa basse, tantôt sans.
Le spectacle sera total et ne débandera jamais; "Another brick in the wall", bien sûr, le titre interplanétaire qu'on peut entendre autant sur Le Mouv' que sur Rire & Chanson, à la fête de La Morue de Binic comme à la Route du Rock. Mais je m'égare. C'est la marionnette géante du maitre d'école qui débarque sur scène, avec une "chorale" d'enfant... tout ça est complètement surréaliste.
Le son est exceptionnelle, le groupe étant secondé par une bande son diffusé à plusieurs endroit de la salle, genre 5.1 dans ta face.
Plus le mur se construit, plus les image envahissent la scène et la scénographie devient complètement hallucinante, avec des visages de soldats (de tout "bords")  morts aux combats diffusés, des slogans géants, des images du films...
Waters propose ensuite une prouesse aussi étonnante que intrigante; il joue le titre "Mother", seul sur scène à la guitare, mais en duo avec des images de lui captées lors du concert londonien de 1980... Le visage sous exposé hyper contrasté d'un Waters de 35 ans domine comme une figure écrasante celle de cet homme aux cheveux poivre et sel, seul avec sa guitare sèche... la situation, dérangeante par son narcissisme exacerbé, s'avère être touchante et très réussi...

Plus le mur monte, plus les visuel s'affolent; des écrans de télé géants, le combat des deux roses; les images du films sur l'écran circulaires sont prolongées par les tiges endémiques qui parcours chaque cotés du mur.
Comme à l'époque, le mur recouvre tout le groupe, laissant pour finir seul quelques briques pour voir apparaitre les instruments, puis la dernière est placée devant le visage de Waters... le mot "Intermission" (aucun rapport avec un terme employée par les Commissaires aux comptes et autre Consultants en Consulting de conseil) s’affiche… la douche un peu froide, ça brise la dynamique.
Plutôt qu’aller faire la queue pour faire peter une mousse salvatrice, on préfère s’avancer dans la fosse pour piquer la place de ceux qui vont faire la queue pour faire peter une mousse salvatrice.

La salle est finalement replongée dans le noir et le groupe joue cette fois derrière le mur (haut des ¾ de la salle !) et nous ne voyons rien. Très étrange sensation, cette fois : tout se passe dans les oreilles. Le show visuel recommence quand même et l’idée de projeter une image d’un mur diffusé sur le mur permet plein de trouvailles visuel ; est ce le mur qui explose, ou l’image? C’est troublant, voir psychédélique.
Beaucoup de titres sont joués à l’identique de l’album, ce qui n’étonne pas compte tenu de la précision du spectacle. Le group est bon, carré, et Waters n’a rien perdu de sa voix.
On espère évidement de tout cœur l’arrivée de David Gilmoure (surdoué gratteux du floyd pour les néophyte-studioline-converse tout ça tout ça) en haut du mur pour le solo de "Confortably numb" comme à l’Earl’s Court il y a deux mois mais ca n’arrivera pas. Si le gratteux à tête de Micheal Bolton s’en sort très bien avec son instrument, c’est le chanteur de substitution qui nous fait le plus regretter Gilmoure. Clairement pas au niveau.

Copyright photo: pas moi

 
Le groupe fini par revenir devant le mur, en apparats fascisants pour signifier la secte oppressante créée par le parano Pink. Je réalise que ce spectacle doit être un attentat pour les neurones de quiconque n’aura pas vu le film ou jamais tenté de décrypter le signification de l’album… déjà que…
Bref Waters est un piètre acteur (il ne sait pas quoi faire de ses bras sans son instrument) mais reste charismatique et presqu’aussi inquiétant que Bob Geldof dans la péloche d’Alan parker.

Le tour de force est double par rapport à ce qu’a du être la tournée initiale de 1980 avec le même barnum : les technologies actuelles décuple les capacités visuelles et Waters à souhaité actualiser son pensum anti guerre avec diffusion d’images, de dessins ayant tait à beaucoup de conflits actuelle, en particulier via les nom de disparus… on frôle le pathos avec les images de soldats surprenant leur enfant à leur rentrée des combats, on frôle avec l’angelisme post Micheal Moore, mais ça tient la route et on sent l’immense travail de documentation fait pour le spectacle….

Ce qui doit arriver arrive bien sûr, mais on reste sous le choc ; après la scène du procès encore plus traumatisante en grandeur nature, le mur fini par s’écrouler dans un fracas assourdissant et le groupe au complet apparaît pour conclure dans les décombre avec la comptine définitive, renvoyant les 15 000 spectateurs les yeux dans le vague et la mâchoire au niveau des genoux.

Waters vise vraiment autre chose que la relevé des compteurs comme beaucoup de ses pairs avec ce spectacle ; c’est un barnum, un happening, une pièce, un show, un concert et bien plus encore.
Beaucoup de titres rappellent que les Pink Floyd savaient faire plus que pondre de concepts fumeux et écrire des titres enfumés ; c’était aussi de vraies chansons qui tenaient la route indépendamment de la cohérence des albums; "Is there anybody outhere" ou "Run Like Hell" sont des titres efficaces et puissants, dans tout les sens du terme.

Une madeleine de Proust pour les oreilles et une expérience pour les yeux, en somme.

Next step : Les Vieilles Charrues !

PS : Les tétons vont bien.

3 commentaires:

audesladesidees a dit…

Waooouuuu...impressionnant comme concert....moins spectaculaire le concert de Snoop Dog ce soir au Zenith...pô mal gros!!! Biiiiaaatch

Charly a dit…

Impressionant ! Du coup je me suis ruė sur les les vidéos de cet événement !

Anonyme a dit…

et le cochon?????? et l'incroyable cochon volant à travers tout le ciel de bercy!!!!!!!!
merci Jay, concert de la balle!
tres tres tres grosse madeleine!
so