lundi 4 juillet 2011

ARCADE FIRE au Zenith de Paris, mardi 28 juin 2011

Qu’est ce qui peu me faire revenir admirer inlassablement les mêmes groupes sur scène ?
Bien sûr je suis à l’affut d’une belle découverte ou curieux de voir le groupe cool du moment, mais certaines têtes me feront dépenser des euros et quelques litres de sueur encore et encore.
Il y a DJ Zebra, qui tente à chaque set de se mettre en danger, de re-inventer une formule pour être toujours en mouvement. Ca c’est pour la sueur
Il y a aussi Air, qui essaye de re-créer les mêmes chansons, mais en faisant évoluer les mélopées et les orchestrations au fil des tournées, dans une ambiance  cotonneuse. Ca c’est plutôt pour les euros.

Et puis il y a Arcade Fire, vu au Zénith mardi dernier.
Après avoir « raté » la quebecquoise première partie pour étancher une soif rendue légitime par ces températures élevées, on prend place dans la fosse d’un zénith plein comme un œuf. Après la diffusion d’un petit film vintage d’obédience tarantino-esque, la bande de chevelus débarque pour entamer sur une pépite de la dernière galette ; "Ready to Start", puis directement "Keep the car running". Ca met parfaitement dans l’ambiance d'entrée.
La scénographie est assez originale ; un écran géant derrière le groupe (rare au zénith) surmonté de deux écrans rectangulaires ; tantôt y est diffusé le concert, avec des prises de vue un peu arty (gros plans fixes en camera tremblante, genre David Bowie qui ferait La Chasse au trésor sur France 3. Enfin bref), tantôt des scènes avec peu de sens, comme échappé d’un rêve agité de David Lynch.

Arcade Fire distille un savant mélange des trois albums mais c'est indéniablement ceux du premier « Funerals » qui fonctionne le mieux et le public ne s'y trompe pas; c'est sur ces titres que l'ambiance monte vraiment et que toute la salle se met debout (à l'exception notable du carré de gradin qui possède un accès aux chaises roulante - les ingrats). Entre les "woooooohoooo" de  « Laïka »et les "ooooooooohhhhhhhoooooo" de « No cars go », l'extase monte bien vite.

Copyright photo: pas moi

Le groupe à une touche à coucher dehors par temps de brouillard; Win le chanteur arbore toujours son immonde coupe "Amicale de la Wermacht en goguette »... d'ailleurs, ils ont tous des coupes de douille digne d'un clip de Mylène Farmer circa 1989. Le frangin tournoi comme une toupie folle entre piano, guitare et autre trucs qui servent à rien et Régine Chassagne minaude derrière le micro, minaude derrière le piano et - devinez quoi? - minaude derrière la batterie. C'est aussi ça qui fonctionne chez les canadiens; un bordel organisé qui menace à tout instant de se casser la gueule mais qui retombe toujours sur ses pieds. Malgré un surplus de basses pas forcement nécessaire, le son soutient très correctement la prestation.
Les derniers titres sont moins incisifs à mes oreilles, à part surement le très rock « Month of May », resucée totale du « Medication » des Queens of the Stone Age.
La fin du set envoi l’artillerie lourde «Powers out » , « Tunnel » et bien sûr « wake up » (non, pas la reprise de Rage Against The Machine), indéboulonnable en début de rappel. Le concert se termine par le dispensable « Sprawl II », probablement inspiré par Blondie et le revival 80’s actuel. Qui augure peut être de la nouvelle direction prise par le groupe. 

C'est ça qui marche systématiquement avec Arcade Fire et qui me fait revenir à leur concert inlassablement; le mélange de nostalgie et d'énergie pour cette musique au croisement de beaucoup de styles, à la fois populaire et originale. Ils sont vraiment bons. On m'y reprendra.

Next Step: Roger Waters @ Bercy

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