mardi 28 août 2012

Congrats

Félicitations à notre 2000ème visiteur.
Il gagne son poids en bisouprouts.
Merci de contacter notre webmaster pour récupérer votre lot.

Jim Phelps

Les Photos du Mardi




lundi 27 août 2012

ROCK EN SEINE à Saint Cloud, samedi 25 aout 2012

Après une paire d’année eloigné de la prairie clodoaldienne ( ?!), je fais enfin mon retour au grand meeeting des hipsters en goguette ; Rock en Seine.

Premiere surprise, le site s’est etalé et c’est dès l’entrée qu’on rencontre des stands bariolés vendant leur came n’ayant pas grand-chose à voir ni avec le Rock ni avec la Seine d’ailleurs. La troisième scène  a reculé et on retrouve des animations et de la pub dans tout les sens, rendant l’agencement du site quelques peu moins ouvert qu’il ne l’etait avant.

Après avoir élu notre nouveau QG au bar Metal (qui, bizarement, est en bois et contre-plaqué), on migre vers la grande scène pour aller y admirer Deus.
Sur le coup depuis maintenant une bonne vingtaine d’années, les flamands n’ont jamais reussis a depasser leur role de second couteau de festivals alors que leur discographie regorge de tresors plus ou moins cachés.


Ce concert nous le prouvera une fois de plus, ils meritent mieux qu’une programmation en fin d’après midi ou dans une petite salle. Debuté sur l’excellente The Architect, le concert sera un bon melange des epoques, avec toutefois une majorité de  titres des deux derniers albums.
Tout le groupe est bien en forme malgrè les visages revelants un passé mouvementé et des debardeurs pas très haut de Seine – friendly.
Comme dirait la maxime, le temps passe vite quand c’est la classe sur scène et après le sophistiqué Instant Street et le grandiloquent Keep You Close, le groupe cloture sur l’incroyable Suds n Soda ; titre rageur qui part en vrille sans jamais devisser, avec ses chœurs et son violon lancinant et repetitif… un titre essentiel qui prend tout son sens sur scène, accessoirement melangé au refrain de Sabotage des Beastie Boys. Une raison de plus de regretter de  ne pas voir ce groupe aux avant posts, le soleil et la durée du concert (50 minutes) n’ayant pas aidés a profiter pleinement de la prestation.

Retour au Bar Metal pour retrouver des habitués de ce type de festivités et on repart pour la petite scène, qui semble avoir été placée tant bien que mal, sur un terrain en pente et le le long d’un mur d’enceinte. Ca ne participe pas vraiment à la qualité du son de Bass Drum of Death (ce nom !) mais, rencontrant a nouveau des têtes connus, je n’irais pas en profiter. Je prefere aux decibels des reprises de Nirvana les calories d’une crèpe Jambon fromage plate comme une limande, pour la modique somme de 7e (5 000 francs comme aurait dit mon grand père). Fichtre.


La suite se passe sur la scène de l’Industrie (?) avec les reimois de The Bewitched Hands. Ayant beneficié d’une hype assez meritée il y a deux ans, le groupe avait beaucoup tourné pour soutenir son premier et sympathique album, mais jamais dans des territoirs ou je posais mon paquetage. On se rencontre enfin et le groupe s’en sort plutot bien. J’apprecie particulierement ces formations avec plusieurs chanteurs, artifice permettant de faire varier les tonalités des morceaux. Ici une femme, un homme, et un fausset mal degrossis. Le tout est assez gentillet, plutot naif mais rejouissant. Ca joue bien dans le genre orchestre joyeux, style mangeons du fromage de brebis en buvant du jus de pissenlit, les friends.  Si tenté que c'ets un genre. En soit.


Le gros défaut de Bewitched Hands et que Arcade Fire existe ;  le style est beaucoup trop calqué sur celui des grand frères canadiens sans evidement arriver à leur fulgurance et leur grace sur scène. Et malheureusement Beirut, Midlake  j’en passe et des hipsters sont déjà passé par là. Bref bon concert, à défaut d’être original.

On passe tout de suite en face sur la scène de la cascade acceuillir Eagles Of Death Metal. Jesse Hughes debarque l’œil goguenard, accompagné de sa team de rockers un peu elimé par les années et les rades sordides de Sunset Bouveard. Ca envoi le steack  d’entrée mais on sera rapidement lassés par le mauvais son de la scène, ou en tout cas de notre position devant celle-ci. J’en viendrais même à mettre les honnis bouchons d’oreille, habituellement plus abhorrés qu’arborés. Big Up Raymond Devos.


Outre ce problème auditif, ca tourne pas mal en rond sur scène, on n’a pas inventé la corde à tourner le vent et la maitrise des instruments n’est pas complète. De plus, le denommé « Boots Electric » arrete pas de jacter genre « big up les girls, big up les boys on est trop content d’etre dans le place avec le crew de Le Mouv’ dans les coulisses c’est trop le fun blah blah blah » c’est un peu interminable. Déçu. J’avais un bien meilleur souvenir de leur prestation en 2009.

Comme en 2009, on ecourte egalement le spectacle pour eviter la marée humaine qui se deplacera vers The Blacks Keys.
C’est raté ; on est stoppé dans notre progression vers la grande scène au niveau de la tour son ; un mur infranchissable composé uniquement de camarades ayant beneficié de traitements à base d’hormones de croissance ; bref, on y voit  aussi bien que dans le cul d’une vache en pleine nuit. Note que je n’ai jamais essayé. Extrapolons.
Le groupe, car le duo est desormais accompagné d’un synthé et d’une basse (sacrilège !), tourne vraiment bien et tout le monde est très en place.
En articulant  leur repertoir autour de tous leurs albums, le groupe demontre non seulement l’incroyable regularité de leurs compositions mais aussi leur evolution bien maligne. En passant de duo puriste du blues crasseux qui tache à chancres de la vulgarisation du gros son, il semblent avoir tout compris. Leurs deux derniers albums (Brothers et El Camino) arrivent a proposer des titres hypers efficaces et le groupe devient radio-mical sans jamais vendre son popotin a la facilité.
Ca sembble donc logique que dans ces conditions les publicistes et les producteurs de ciné leur ai jetés le grapin dessus, tout comme les miliers de festivaliers devant nous.

Le point d’orgue est atteint lors du titre Little Black Submarines, sur lequel le chanteur se presente seul armé d’une magnifique National Style O pour entamer sa complainte… la voix magnifique de Auerbache et son jeu delicat reussi à plonger l’asstistance dans un moment d’intimité delicat, comme  si on se trouvait dans une MJC de banlieue avec un feu de camp dans un coin… ou un truc comme ça. Le titre revire soudaint vers un deluge sonore hyper agencé avec le reste du groupe. Ca claque. effectivement ces mecs ont tout compris.
Le concert se clot sur les titres les plus percutants des trois derniers albums ; Tighten up (presque soul), Lonely Boy (qu’on a pas fini d’entendre) et I Got Mine, le titre à la croisé des chemin du blues craspec et des arrangements classieux, qui les a fait passer voici quelques années de l’ombre à la lumière.
Autre chose que la prestation au Bataclan mais d’une efficacité magnifique. On regrettera quand même les gros problèmes de son, mettant une sourdine sur beaucoup de titre, problème probablement empiré par notre position le long de la tour son et par le vent. Assez frustrant.

Après un retour au bar metal, l’equipe composé de femmes très enceinte et d’estomacs bien fragile m’annonce que Mark Lanegan ça sera pour la prochaine fois. On est pas non plus a block pour les gros beats qui tachent de Agoria. Rideau.


Plus vraiment de surprises à ce Rock en Seine ; une programmation impec (en tout cas ce samedi), un site magnifique peuplés de parigos top branchouilles et pas trop enervés. On connaît les nombreux defauts de ce rassemblement, qu’il faut accepter à sa juste valeur ; un beau plateau rock n roll à 30 minutes de la maison.
See you next year.

Next step ; We Love Green festival ( ?)

lundi 20 août 2012

LES VIEILLES CHARRUES à Carhaix, jeudi 19 et vendredi 20 juillet 2012

Et ouais, mec. Retour à Carhaix pour les Vieilles Charrues 2012.
Que dire de plus que je n’ai exprimé à propos des 8 précédentes éditions, de frais à mettre devant les orbites hagards de l’internaute ? Qu’on s’est bien marré ? Que la prog était pas dingue mais que c’est pas grave parce qu’il y avait tous les potos dans la place ; Agripinne, Clothaire, Jean Eudes, Suzie et puis la bande de Ploërmel aussi ? Qu’on a rencontré des énergumènes insensés et quand même vu quelques prestations inoubliables ? Qu’il fait bon vivre à l’ombre des anisettes du bar de la mairie du bourg ?
ET bien oui, c’est bien tout ça que je vais conter, une fois de plus.


Jeudi 19 juillet, 15h57 – Gare SNCF de Carhaix Plougher
Après une traversée de la pampa bretonnisante à dos de Micheline crachotante, on réunit une partie des troupes dans le centre du riant bourg, supportant la cohue des festivaliers assoiffés de Jeanlain et des émissions musicales de Nagui.
Le rituel est immuable mais comme tout bon rituel, rassurant ; marchage avec paquetages harnachés / découverte du camping 10 / retrouvage des camarades / montage de la plus grande tente de tout l’ouest du camping carhaisien / prenage d’apéro de retrouvaille / mise en route pour les agapes musicales. Bref on Y est !!


Jeudi 19 juillet, 19h47 – Scène Glenmore
Avec ces bêtises, on a déjà raté Rover et Django Django, deux groupes branchouilles programmés trop tôt. On prête une oreille distraite aux defouraillements de Stuck in The Sound, mais on ne peut pas ET fêter les retrouvailles avec le sacro-saint bar 2 ET se concentrer sur un concert. Bref tout ça nous mène pile poil devant la scène Glenmore (soit la grande scène, pour les néophytes amorphes) pour le set de Keziah Jones.


C’est enthousiaste que je m’y rends, sa prestation à l’Olympia en 2009 ayant été une madeleine de Proust des plus cool. Le torse non entravé par un t shirt qui aurait le malheur de dissimuler ses plaquettes de chocolat et vêtu d’un couvre-chef et d’un fute d’un gout discutable, il entame tout de suite sur un classique de la belle époque, soit Million Miles from Home ; c’est  ça swing plus que ça ne groove mais c’est bonnard. Keziah jouera le jeu du best off et enchainera des titres issus de toute sa discographie. On écoutera non sans déplaisir Blufunk is a fact, Beautiful Emelie ou autre A curious Kinda subconcious mais il manque un grain de folie, une étincelle funky qui mettrait le feu au brasier afrobeat… Keziah est un sacré branleur (pause de gossbo, lunette a faire pâlir un Sarko en viré à Central Park) et nous fait bien marrer mais manque de nous embarquer dans son african spacecraft. Sans rancune, Kez’.

La journée est plus qu’agréable; comme on l’apprendra plus tard, la jauge d'affluence du site n’est qu’a moitié remplie, on arrive a retrouver nos petits rapidement, l’attente aux stands est nul et le soleil nous honore de son rayonnement bienveillant (Mallarmé, je te prends quand tu veux wesh ma gueule). Bref ça démarre bien.
On se réapprovisionne en munitions (3ème Kebabs en autant d’heures pour certains gros que je ne citerais pas dans ces pages mais qui bruleront probablement en enfer, enfin surtout leur estomac) pendant la souplette distillé par Zebda sur la scène Kerouac. Toutes les reformations ne sont pas bonnes à prendre, loin s’en faut, et certaines devrait se contenter d’assurer l’ambiançage de la fête de la saucisse de Vic Fesansac.


Jeudi 19 juillet, 22h16 – Scène Glenmore
C’est bien équipé et très correctement placé qu’on se retrouve devant cette énorme scène en attendant LE highlight de cette édition.
En attendons-nous trop de la prestation de Portishead, excellente surprise et grosse prise de cette programmation circa 2012 ?
C’est en se collant des copeaux de bois dans les futes et en acceptant un calva d’une origine douteuse qu’on se pose la question. Arrive enfin la bande de Bristol, qui démarre  sans la blagounette d’usage ni Gwan a du racoleur mais avec un son tout simplement enormissime… quelle voix ! Beth Gibbons est au top et on ne sait plus si son organe a été savamment préservé ou méticuleusement abimé, mais on a comme l’impression qu’il n’a pas bougé depuis 20 ans que Portishead arpente les scènes du monde entier… magique. Les basses sont également ENORMES, à mettre KO votre Mike Tyson du jour ; pas même besoin d’avoir le son pour battre la lente mesure, toute la cage thoracique réagit au vrombissement gluant de cette trip hop.

Le groupe entame avec les quatre premiers titres du dernier album que je connais à peine mais envoi ensuite ses pépites classiques qui remuent les cages à miel et les émotions; Mysterons, Sour Time puis plus tard Wandering Star. Ils excellent dans ce genre qu’ils ont participé à créer, mélange de beats poisseux, de voix gracile, de samples anarchiques. Tout fonctionne magnifiquement bien et pas besoin ce soir de l’orchestre symphonique de New York pour faire décoller le son ; c’est costaud.
Viens le moment de Glory Box, accueilli par la prairie bretonne comme un footballeur suédois dans un stade porte d’Auteuil, les écharpes en moins ; l’exaltation. Cette chanson fait partie des rare titres entendus des centaines de fois à la radio, dans les pubs, les génériques, sur les compil’ pour draguer, dans les ascenseurs, les supermarchés, les soirées Pepito Banga ou que sais-je encore lors des meetings de Jacques Cheminade, mais qui ne lasse pas. Est-ce la voix touchante de Beth, le riff lancinant, l’alternance de fragilité et de violence qui structure le titre ; on ne saura pas. Mais ça marche à tous les coups et surtout sur scène, maintenant, tout de suite, à la tombée de la nuit en plein mois de juillet entouré de ses potes et de quelques milliers de festivaliers conquis…

Après une autre salve de titres au light show hypnotique et une courte pause, le groupe revient pour ce qui restera pour moi le meilleur moment de cette édition  2012 ; le titre Roads, mon favori, qui débute comme un trip glacial et solitaire pour  se terminer comme… un trip glacial et solitaire. Traversé par la voix plaintive et souffreteuse de Gibbons et le Moog fantomatique de… d’un autre gars, ça touche au génie en ce qui me concerne et la transposition de cette pépite sur scène est évidement un moment unique et magnifique. Oui, oui carrément. Je ne reconnais pas ce qui suit mais ça m’a amplement suffit pour estimer que cette journée était grandiose. Merci les british, c’était superbe.


On se remet de nos émotions au bar 2 pendant que le barnum LMFAO envoie leur nawakesque purée… autant je ne suis plus choqué par les inclinaisons putassieres de la programmation du festival depuis que David Guetta en a foulé la prairie l’année dernière, autant l’enchainement des délicats britons avec les gogoles fluo relève carrément de l’agression caractérisée.

Vendredi 20 juillet, 0h30 – Scène Grall
 On va se rafraichir les esgourdes sur Beat Assaillant, que j’attends de voir depuis longtemps. Bon ok, un peu moins que Portishead quand même mais les ayant raté en 2007 (Goose qui retournait Glenmore sous la pluie à ce moment-là) et ayant à l’époque trouvé leur premier album Hip Hop avec option big band de jazz carrément cool, c’est avec enthousiasme qu’on s’envoie le rap n roll de la bande franco amerloque. Deux DJ, une guitare, une basse et le chanteur au milieu de tout ça… bref pas mal de riff un peu propre sur eux mais tout aussi efficace, des breaks de scratch et des bonne montée tournées electro, le tout sur un flow débité sans prendre plus de respiration qu’un Jacques Mayol en goguette. Ce n’est pas de l’avis de tous dans le crew mais ça envoie des copeaux du genre comme il faut, dude. On va se coller aux barrières pour profiter a fond de l’atmosphére survoltée malgré le public un peu clairsemé. L’ambiance tourne pourtant au mieux, surtout sur les vieux titres comme Hard Twelve ou Cash. Avec en prime un light show respectable, c’est en salle qu’il faudra revoir ça. « Big ups ! » .



On a pas vraiment le cœur à enchainer avec les beat lourdos de Don Rimini donc on rapatrie les carcasses direction camping 10 pour profiter d’un des plus beaux défilés de machines a conneries et de poissonnières en herbe que l’hexagone a à offrir en cet été 2012 ; le festivalier breton aviné, par paquets de 12. On est aussi là pour ça et cette journée se terminera dans des larmes… de rire.


Vendredi 20 juillet, 12h47 – Piscine municipale
Hallelujah, les dieux du festival sont avec nous cette année… non content d’avoir dormi correctement et de profiter d’un soleil radieux, un des mystères de Carhaix vient encore embellir cette journée ; la piscine a de nouveau retrouvée son statut de « plan top secret »… après deux années de queue interminable ayant eu raison de notre hygiène intime, l’antre de la détente post-bamboule s’offre à nous (presque) seul… jacuzzi, tobogan, longueurs, toilette propres et tutti quanti… Cette baignade annuelle est comme la touillette dans le Mojito ; on peut s’en passer mais c’est quand même rassurant de l’avoir.

Pour parfaire les bonne habitudes du routard de centre Bretagne, on finit attablé au bar de l’hotel de ville, comme des coqs en pâte.

C’est néanmoins l’heure de rassembler les ouailles et nous écourtons quelques peu l’apéro pour aller boire un coup au camping avec les nouvelles têtes. A nouveau on finit vite les verres pour aller se retrouver au bar 2 sur Keramphuil. Bref en l’écrivant, je réalise l’ineptie de ces journées avant que les concerts (intéressants) ne commencent. Mais comme c’est bon.


Vendredi 20 juillet, 19h22 – Scène Grall
La programmation est bien chiche en rock n roll cette année. Si je voulais la ramener, je dirais même « famélique » (mais c'est pas mon genre) puisqu’a part Kasabian le dimanche, il me semble qu’il n’y ait que Triggerfinger qui soit disposés a nous décrasser les portugaises.
Et effectivement, ça les décrasse en mode binaire. Trois belges dans la force de l’âge en complet trois pièces moulinent ferme et s’évertue sur une poignée d’accords pour nous faire oublier que c’est eux ou Thomas Dutronc. Donc eux. C’est effectivement bien lourd comme il faut mais finalement assez peu créatif. N’est pas Queens of The Stone Age qui veut et on finit par partir dans des débats pleins de circonvolutions n’ayants rien à voir avec la musique de Chuck Berry, et encore moins avec le plat pays. Next.

Vendredi 20 juillet, 20h52 – Scène Kerouac
Après avoir étanché une soif inaltérable sous cette belle canicule (il fait 24°), on va assister, méfiants, au set de Bloc Party.
Méfiants parce que ce groupe ressemble à s’y méprendre au One Hit Wonder comme les appels les journaleux. Après avoir cassé la baraque il y a quelques années avec Blanquet au plus fort de la vague post rock, les anglais semblent s’être éparpillés dans les singeries new wave. Ce n’est qu’après avoir réalisés que le public avait autant envie d’entendre leurs albums solos que de s’arracher les ongles que les Bloc Party se sont décidés à continuer à se produire dans des festivals voulant bien d’ancienne gloires des années pas loin.
Bref le set est à l’avenant de cette interminable introduction ; mou du genou, creux et pataud. Pour que la mayonnaise des accords sautillant et de la voix syncopée prenne, il faut vraiment un groupe exceptionnel comme l’a été Foals sur cette même scène en 2011. Là c’est un plagiat de la tête d’affiche à suivre et ce n’est que sur leur efficace tube que l’ambiance revient. Chiant.



Vendredi 20 juillet, 21h53 – Scène Grall
Sentant le piège se refermer autour de nous, je mène un petit groupe de rebelles qui, non, refuse de se fader 150 minutes (cent cinquante minutes !) du gros Robert Smith et de sa bande. C’est donc sous les quolibets des curistes puristes qui « vont se placer » que nous nous échappons par une porte dérobée pour aller écouter Baxter Dury, auteur d’une hype 2012 grâce à son album Happy Soup, assez justement encensé par les journalistes et autres connaisseurs du sujet connu. Genre « petite merveille de bijou pop finement ciselé et ouvragé avec sophistication » et tout le toutim Telerama friendly. Moi ce que j’en dis : « pas de quoi non plus se taper le cul par terre ».  Merde je croix que je viens de me griller avec les Inrocks.
Plus sérieusement, c’est plutôt gentillet, sympa à passer à l’apéro entre les tomates cerises et les roulés de Serrano au chèvre frais. On joue quand même la montre avant de rejoindre Glenmore pour le plus grand rassemblement de trentenaire que la Bretagne ai connu depuis le salon en plein air « Kouignamanns et albums Panini». Ou pas.


Vendredi 20 juillet, 23h12 – Scène Glenmore
Assez vite bloqués dans notre progression vers la scène, on invente des stratagèmes des plus efficaces pour fendre la foule amorphes… cet instant de franche rigolade est soudain interrompu par la tronche des gens qui nous entourent ; on est à mi-chemin entre la tour son et la scène, soit au cœur de la meule du fan curiste, celui qui veut vraiment voir le concert de The Cure mais quand même trop âgé pour jouer des coudes plus avant. Bref faut pas faire chier le monde.
Message que n’a manifestement pas eu le gros Robert Smith ; on est tombé dans un traquenard, du genre qui donne plus envie de se pendre à l’armature de la scène qu’a danser sur la tête avec une plume dans le fondement. Le rythme est très lent, les instrumentaux s’étirent comme l’A6 un 15 aout et… et… et on se fait chier ! Malheureusement on a raté A Forrest et j’aurais le plus grand mal à retenir mes camarades en leur promettant un rappel réjouissant… On finit par être récompensé avec Lovecats (somme toute assez tarte, surtout jouée par cette vieille sorcière quinquagénaire  bedonnante), Close to me et Boys don’t Cry.
Un debrieff quelques heures plus tard nous apprendra que les fans auront adorés et que ceux nés après 1978 auront étés frappés de narcolepsie galopante.



 Avec toutes ces conneries et le temps de s’en remettre du côté de la Garenne et de ses (vraies) bières bretonnes, on rate M83.
Le groupe se scinde et je me retrouve a mon corps défendant devant El Hijo de la Cumbia. Soit des lourds beats raggae surmontés par un accordéon émettant des sons proches de la complainte de la hyène en train de mettre bas une portée de 17 petits. Bref c’est horrible.

Je repars sur Kerouac pour faire l’état de lieux. Non content de me retrouver seul, je refuse l’assommoir proposé par Metronomy pour me tourner, incrédule, vers Glenmore. Martin Solveig y distille des beats racoleurs et j’ai peine a y apercevoir quoique ce soit. Je capitule donc et ère comme une âme en peine pensant à capituler lorsque j’aperçois une faille dans la matrice.

Samedi 21 juillet, 2h13 – Backstage
Bref infiltré derrière les lignes ennemis, je me retrouve donc à déambuler derrière la scène Glenmore. On y trouve tout et n’importe quoi ; lounge désert avec canapé rouge carmin et clairette de Dis à volonté, compteur de vitesse automobile avec son lot de saoulards tentants de peter les scores (24km/h pour le Bolt local) et puis les gradins. Invité à m’y rendre par un gentil monsieur en jaune comme quand on crève sur ladite A6 un 15 aout, je trouve donc un bon moyen pour m’intéresser au « concert » de Martin Solveig ; en l’observant du haut des gradins. Peu impressionnants vu de devant la scène, les gradins VIP & handicapés s’élèvent en fait aussi haut que la tour son et je peux ainsi dominer toute la plèbe qui fourmille devant le disc jokey parisien. La foule est vraiment impressionnante et s’étale même jusqu’à la scène Kerouac. Je ne suis même pas sûr qu’autant de monde soient venu admirer The Cure deux heures plus tôt.


 Je fini par m’avouer vaincu lorsque Solveig s’attaque à Nirvana et rentre déposer les armes au camping ou le reste de la team n’en mène plus trop large.
Rideau.



Une très belle édition avant tout grâce au renouvellement du crew apporté par le sang neuf… même si le Kevino manquait à l’appel… Le soleil et les quelques fulgurances scéniques m’ont permis de me consoler du temps pourri de 2011 et du plateau exécrable de 2010 et de me motiver pour les neuf années à venir. On the road again.


Next step : Rock en Seine, samedi 25 ; moins de vomi, plus de stilletos. Yeepa.